C’est dans la foulée des querelles intestines, des dissensions internes et d’une fébrilité manifeste que le parti Union pour la République au pouvoir tient sa convention pour la désignation de son candidat à l’élection présidentielle. Un grand rendez-vous où toutes les surprises sont attendues surtout que des velléités sont exprimées en ce qui concerne la candidature ou non de Faure Gnassingbé sous les couleurs de son parti. Soupçons, défis et enjeux annoncent une convention qui pourrait remobiliser les militants autour du parti ou déboucher sur un clash…. Synonyme de la mort du parti.
Dans l’interview accordée à la présente parution par le premier vice-président de l’alliance nationale pour le changement ANC, une question non négligente a été soulevée : celle qui concerne la date du scrutin présidentielle. Patrick Lawson est resté fidèle à la première décision de la cour constitutionnelle qui situait le scrutin entre le 23 février et le 5 mars. Une marge rapidement rectifiée par Aboudou Assouma, le président de cette cour dont les acteurs redoutent la gratuité de cette sortie médiatique. Une sortie qui en appelle une autre. Précédemment, le magistrat avait déjà crée le tollé en se prononçant sur les forme indépendamment de sa fonction constitutionnelle. Il narguait à l’époque les défenseurs des reformes constitutionnelles et institutionnelles en proclamant que le temps des reformes est passé. Beaucoup avaient donc décrié cette position militante du président d’une institution sensée être indépendante et autonome.
Ce actes suffisent pour que des cadres du parti au pouvoir classent M. Assouma dans la catégories de faux militants du parti présidentiel qui militent plutôt pour le départ de Faure Gnassingbé.
Position attribuée également au super conseiller Barry Moussa Barqué qui aussi est soupçonné d’être un véritable faux fidèle dans l’entourage du Président et qui serait mis à l’œil.
Du grain à moudre pour ceux qui, comme Patrick Lawson de l’opposition que la fébrilité a gagné la parti présidentiel qui tient donc sa convention pour désigner son candidat.
Fébrilité, sans doute oui, dans la mesure où beaucoup d’évènements ont secoué le parti et continuent de faire tâche d’huile. L’arrestation et la détention actuelle de Kpatcha Gnassingbé en prison malgré les décisions de la cour de justice de la CEDEAO et de la commission des Droits de l’Homme des nations Unies qui recommandent la mise en liberté pure et simple des personnes accusées d’atteinte à la sûreté de l’Etat.
Autre paire de manche, Pascal Bodjona, lui aussi originaire du Nord et de la localité du Chef de l’Etat arrêté et jeté en prison pour des motifs qui à ce jour ne sont pas clairement justifiés.
La convention qui se tient donc demain à Kara va être houleuse, si les militants et les cadres jouent francs jeu dans la conduite des destinées du parti : gérer les humeurs des nostalgiques du parti unique RPT qui a laissé sa place en catastrophe à UNIR, régulariser la situation des victimes et des frustrés de la nouvelle donne politique incarnée par Faure Gnassingbé et un groupe de fidèles, juguler l’aveugle fidélité de certains militants à l’endroit des personnes aujourd’hui jetés en prison ou victimes d’injustices.
Dans les vagues de décisions et d’actions, se positionne également la dame de fer de la république qui n’a pas perdu ses griffes fac e à la détermination.
Ingrid Awadé, malgré sa descente aux enfers ne baisse pas les bras quant à sa position de continuer à œuvrer pour le maintien de Faure Gnassingbé au pouvoir. La dame qui a aussi démenti récemment n’être candidate en rien en ce qui concerne une élection présidentielle.
Faure Gnassingbé sera t –il le porte flambeau du parti au pouvoir à la convention de l’UNIR qui s’ouvre demain ? La question a sa légitimité dans la mesure où face à l’évidence de la réponse positive, les uns et les autres continuent de croire à la surprise miraculeuse.
Des partisans des reformes politiques aux assoiffés de l’alternance, des frustrés aux victimes de l’ère Faure Gnassingbé, des aigris aux faux fidèles, la marre en plombée de reptiles invisibles qui jouent pour la survie ou la mort du parti. D’où viendra donc le clash pour sonner le glas de la mort du parti ou couronner le passage à une élection présidentielle très stratégique pour la survie ? La réponse se trouve dans la convention de l’Union pour la République qui s’ouvre demain dans le fief du parti de Faure Gnassingbé. Toutes les surprises sont permises.
Carlos KETOHOU