JOHANNESBURG, Afrique du Sud, 9 septembre 2015/African Press Organization (APO)/ — Les gouvernements des pays du Bassin du Congo et leurs principaux partenaires commerciaux du bois doivent prendre des mesures concrètes pour lutter contre l’exploitation forestière illégale selon Greenpeace Afrique.
Lors de la 14ème édition du Congrès Forestier Mondial à Durban, en Afrique du Sud, l’ONG a souligné comment l’inaction des pays du Bassin du Congo, la Chine, l’Union européenne et les États-Unis nourrit le commerce de bois illégal et détruit la deuxième plus grande forêt tropicale du monde.
« La majorité du bois exporté par les pays du Bassin du Congo est coupé illégalement, 65% au Cameroun, 70% en République Démocratique du Congo et 90% en République du Congo », a déclaré Michael O’Brien Onyeka, Directeur Exécutif de Greenpeace Afrique, lors d’un événement parallèle [1] organisé par Greenpeace Afrique et Asie de l’Est en marge du Congrès, dont l’objectif et d’exposer les failles dans la législation visant à prévenir le commerce de bois illégal.
« La plupart de ce bois est importé par la Chine, 70% de l’ensemble des exportations africaines vers la Chine proviennent du Bassin du Congo. Alors que les législations adoptées par l’Union européenne et les États-Unis continuent d’être éludé par les criminelles du commerce du bois et mal appliquées par les gouvernements respectifs « .
Les États-Unis et l’UE ont adopté des lois interdisant le commerce de bois illégal et de produits dérivés à travers la loi Lacey et le Règlement de Bois de l’Union européenne (RBUE). Malgré ces réglementations, le bois illégal continue à être commercialisé mondialement à grande échelle. La faible application de ces lois et l’incapacité de la Chine à empêcher le bois illégal d’être importé sont, entre autres, les raisons qui font qu’un tel commerce perdure.
Greenpeace Afrique exhorte l’UE à prendre des mesures immédiates pour assurer une mise en œuvre effective, et une mise en application uniforme et adéquate du RBUE. Le gouvernement américain devrait utiliser tous les moyens en son pouvoir pour enquêter sur les cas résumés de l’illégalité et appliquer la loi. La Chine a besoin quant à elle d’assumer un rôle plus influent dans les efforts mondiaux pour protéger les forêts et lutter contre l’exploitation forestière illégale. Il est impératif que la Chine introduise une législation contraignante complémentaire empêchant le bois illégal de pénétrer dans le pays.
Les pays du Bassin du Congo doivent également faire de la lutte contre la corruption dans le secteur forestier une priorité et accroître considérablement la transparence, la bonne gouvernance et l’application des lois forestières pour protéger les communautés, leurs moyens de subsistance, et les forêts.
« Le commerce international de bois illégal provenant du Bassin du Congo ne peut être combattue efficacement que si l’Europe, les USA et la Chine travaillent ensemble avec les pays du Bassin du Congo pour lutter efficacement contre les causes profondes de ce phénomène. »
Note pour les éditeurs
[1] “De Bruxelles à Pékin: La difficile lutte contre l’exploitation forestière illégale au Bassin du Congo”