Les sondages sortis des urnes placent tous le parti de Ianoukovitch en tête des élections législatives, organisées le dimanche 28 octobre en Ukraine. La victoire du camp présidentiel a donc été rapidement annoncée après la fermeture des bureaux de vote. Mais les premiers chiffres attribuaient à Viktor Ianoukovitch une victoire assez étriquée. Cependant, le bloc d’opposition de Ioulia Timochenko, figure de proue du camp pro-européen, a finalement été largement distancé. Après dépouillement de près d’un tiers des bulletins, l’avance du Parti des régions est de 16 points, 37% des voix contre 21%, les communistes arrivant en troisième position devant le parti du boxeur Vitali Klitschko.
Cette victoire du camp présidentiel de Victor Ianoukovitch n’est pas une surprise. Après plusieurs réformes, la loi électorale lui est très favorable. Il faut aussi rappeler que cette campagne a été dominée et partiellement manipulée par les autorités au détriment de l’opposition.
L’opposition unie Ma patrie arrive donc loin derrière en deuxième position. Elle a souffert du fait que son leader charismatique –l’ex-Premier ministre Ioulia Timochenko– se trouve en prison. Cette absence a certainement joué en faveur des communistes mais aussi d’un homme jusqu’ici quasi-inconnu.
Pour la première fois, le boxeur champion du monde Vitali Klitschko fera son entrée au Parlement avec son parti Udar. L’idole du ring a séduit les électeurs avec sa promesse de lutter contre les deux grands maux du pays : la corruption et la pauvreté.
Autre surprise de ce scrutin : l’entrée au Parlement des nationalistes du parti Svoboda, connus pour leurs slogans racistes et homophobes, mais qui jouissent d’une popularité en raison de leur radicale opposition au camp présidentiel.
L’Occident a regardé ces élections, jugées comme un test pour la démocratie, de très près. La conférence de presse des observateurs internationaux prévue pour la mi-journée est très attendue. Les partis d’opposition ont d’ores et déjà dénoncé de nombreuses violations du droit de vote : pressions sur les médias et les électeurs, achats de vote, cyber-attaques ou encore inscriptions de personnes décédées sur les listes électorales. Il est vrai que dans chaque bureau de vote, les autorités avaient installé des webcaméras pour garantir la transparence du vote. Mais l’opposition et les ONG chargées de la surveillance du scrutin dénoncent le fait que le dépouillement des bulletins n’a pas été filmé. Déjà hier soir, le principal parti d’opposition a annoncé vouloir faire invalider le scrutin.
Source : Rfi