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Transports routiers : Pleurs et grincements de dents

 

L’ambiance à la direction des transports routiers du Togo est électrique. Le balayage mené par le nouveau maître des lieux, qui offre un cadre aujourd’hui plus vivable provoque pleurs et grincements de dents. Tous ceux qui tiraient des avantages dans les combines suspectes érigées en normes tirent le diable par la queue. Kokou Délato Agbokpè, le nouveau DG pense relever un défi, corruption zéro. Une bataille qui ne sera pas facile.

C’est l’un des services les plus corrompus de l’administration togolaise. Le désordre y règne depuis des décennies avec des conséquences lourdes non seulement pour l’économie mais aussi la sécurité des usagers de la route et des pièces des engins de transport. Le service des transports routiers situé sur la nationale N°1 presqu’en face de l’Etat major Général des Forces armée togolaises est en proie à des innovations sans précédent.

Dans cet enclos, règne le plus grand désordre administratif et financier. Des dizaines de démarcheurs abordent les usagers pour leur établir des pièces contre des frais hors normes. Parfois, ce sont de fausses pièces qui sont fournies, mettant en difficulté le citoyen dans les contrôles de routine. Il arrive aussi souvent de retrouver la même plaque d’immatriculation pour des véhicules différents, le dossier lui-même inexistant dans les archives des transports routiers. Même les permis ne sont pas réglementaires, ils se délivrent à vau l’eau, mettant des conducteurs incompétents et dangereux sur des routes. Les locaux des transports routiers, il y a quelques mois, ressemblent à un vaste marché, mieux à une foire de village.

Vendeurs ambulants par ici, commerçants de nourriture par là, badauds loqueteux et dépenaillés qui circulent quotidiennement à agresser les clients en vue de leur proposer des marchés. Le cadre même est sale, des champs de mil et de fonio qui accueillent sous des arbres de vendeurs de boissons et de produits divers. Les locaux abritant les bureaux sont de grands halls qui laissent entrer et sortir toute sorte de personne sans contrôle avec des vieux meubles et matériels de bureaux   hors d’usage.

Dans une enquête menée par notre rédaction, plus de 70% des propriétaires d’engins n’ont par leur carte grise définitive. Ils traînent continuellement avec les pièces provisoires alors qu’aucune disposition n’était prise pour leur permettre de revenir retirer les documents définitifs. Les attestations d’assurances sont pour certaines fausses et les plaques trafiquées. Tableau sombre pour un service aussi important que les transports routiers.

Mais depuis quelques mois seulement, on sent un véritable changement dans la boîte. A l’entrée, les envahisseurs ont disparu, et des structures sont mises en place pour faciliter les démarches administratives et produire des documents de référence.

Ceci depuis l’arrivée du nouveau Directeur Général, le sieur Agbokpè qui pense mener un combat rendu impossible depuis des lustres.

Balayage de la maison et corruption zéro.

« Le taux de corruption zéro n’existe pas mais nous ferons l’effort pour avoisiner ce taux en offrant un service de qualité aux usagers » nous a confié dans une conviction incompréhensible le nouveau Directeur général des transports routiers. Le sieur Agbokpè qui est venu en remplacement au Colonel Bawouna qui a passé plusieurs années à la tête de ce service.

Le nouveau visage du service.

Agbokpè Kokou Délato est socio-économiste, précédemment cadre à la direction des travaux publics. C’est à lui qu’il a été confié la mission de mener les reformes au sein de ce service, reformes qu’il a engagées dans la débandade générale des faussaires.

Depuis quelques semaines, l’ordre règne aux transports routiers. Les dossiers ne se prennent plus main à main et l’accueil ne se fait plus dans la cour. Il y a un guichet où les dossiers sont déposés avec le montant exact.

D’après nos informations, le circuit normal établi actuellement permet d’obtenir en 48 h au plus, sa plaque d’immatriculation sans frais parallèles et sans tracasserie. La procédure de la carte grise définitive est automatiquement enclenchée après l’établissement de la carte grise provisoire. Une date est fixée, deux semaines au plus tard pour revenir la chercher.  Les clients attendent sous des hangars construits pour les formalités de dépôts et de retraits. Les ballades à longueur de journée sont finies.

Le guichet unique pour les payements est en voie d’être établi. La grande salle qui servait d’opération de dépôts et de retrait qui était un grand marché de circulation est séparée en deux et mise en état. Une partie du personnel est consignée de 8h à 18h, spécialement réquisitionnée pour établir les plaques d’immatriculation. Ils ne sortent pas avant cette heure, histoire de leur permettre de suivre de près les dossiers et de les évacuer rapidement. Des mesures d’accompagnement motivent ces agents.

Le service de permis de conduire précédemment localisé dans les locaux de Togo 2000 est revenu à la direction. Le nouveau DG compte établir une synchronisation des services depuis la douane jusqu’à la plaque d’immatriculation pour suivre la traçabilité des dossiers. C’est un système informatisé qui est mis en œuvre actuellement. Nous avons été approchés par les agents commerciaux des services d’assurances au sein des transports routiers qui ont été délogés par le DG. Les constats de fausse assurance servant à établir des plaques sont établis ; Plusieurs rencontres ont eu lieu entre la direction est les responsables des maisons d’assurance pour trouver une situation de sécurité des assurances délivrées sur le site des transports routiers.

Les agents de sécurité, policiers et gendarmes ne sont pas épargnés par les reformes. Ils sont désormais limités dans leur rôle de maintien de l’ordre. Avant, ils participaient aux opérations d’établissement des cartes en toute illégalité. Maintenant, on peut les apercevoir s’ennuyer dans les coins et recoins des locaux du service.

Naturellement, des mécontentements sont constatés. Beaucoup de démarcheurs renvoyés pour les cas de magouille avérés se confient d’après nos informations à leurs protecteurs ; officiers, et autres cadres de l’administration.

Mais, ils se résolvent au constat de la reforme qui est en marche et qui est visible dès l’entrée dans l’enceinte des transports routiers. Places aménagées, cantine du personnel en projet, apatams et hangars construits, guichets ouverts, célérité et rapidité des opérations, bref, la direction des transport routier a un nouveau visage.

Et comme d’habitude, les reformes provoquent toujours des mécontentements. Ceux qui ne tirent profit de la situation de confusion et de magouilles sont déroutés et entrent en rebellion. Ceux-là, aujourd’hui rasent les murs et maugréent contre le nouveau DG qui est souvent dans l’enceinte pour suivre le travail, mais aussi dans les différents bureaux pour constater le niveau d’assiduité de ses agents.

Apparemment ça marche, pour l’instant Mais Agbokpè devrait également se rendre compte que le changement de mentalité est évolutif et ne s’impose pas par la force brute. Il lui faudrait beaucoup de méthode et de perspicacité pour que la reforme engagée ne se transforme pas en un grand monstre qu’il ne pourra plus contrôler.

Après la Direction Générale de la Documentation dirigée par le sieur Aharh Alawaré et la Direction des Douanes de Kodjo Adédjé ou les reformes permettent continuellement d’assurer un service qualitatif et quantitatif aux partenaires, ainsi que des pièces crédibles, c’est le service des transports routier qui vient aujourd’hui compléter le système des reformes engagé par l’Etat pour assainir les finances publics et combattre la corruption. Seulement que les fonds engrangés par les reformes soient mis au service du développement et les anciens détourneurs soient punis selon la loi.

Carlos KETOHOU 

 

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