Au début du siècle, la masturbation était encore un sujet tabou. Le Dr Forel dévoile le sexe de nos ancêtres, loin de la morale de son temps. Un siècle plus tard, son best-seller invite encore à poursuivre l’exploration des choses du sexe. Extrait de « La question sexuelle exposée aux adultes cultivés » (1/2).
Si l’homme ne peut satisfaire naturellement l’appétit sexuel qui s’impose à lui avec une puissance croissante et par des érections toujours plus fréquentes, cet appétit, lorsqu’il est fort, provoque des rêves érotiques et finalement des pollutions ou éjaculations nocturnes, à moins qu’une excitation artificielle du gland ne vienne provoquer pendant la veille des sensations voluptueuses et finalement l’émission de la semence accompagnée d’orgasme. C’est ce dernier phénomène qu’on appelle masturbation.
L’homme se masturbe en frottant sa verge dans la main ou contre un objet mou. Dans ce dernier cas surtout, l’image érotique de femmes nues ou d’organes sexuels féminins s’associe à l’onanisme. On peut appeler ce genre de masturbation masturbation compensatrice, parce qu’elle ne repose pas sur une anomalie de l’appétit, mais ne sert qu’à satisfaire par compensation un besoin naturel.
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Quoique déprimante pour celui dont la volonté est ainsi vaincue par une excitation qu’il ne peut maîtriser, c’est la forme relativement la moins dangereuse de l’onanisme. Tout au plus conduit-elle à un certain épuisement nerveux et mental par l’abus qui en est aisément fait, vu la facilité de se procurer ainsi l’orgasme vénérien.
Ici comme ailleurs, on confond trop souvent l’effet avec la cause. Parce que les hommes dont la volonté est faible s’adonnent facilement à l’onanisme, on s’imagine que c’est ce dernier qui est cause de la faiblesse de la volonté. Nous devons cependant déclarer ici qu’on a exagéré d’une façon incroyable les effets d’une masturbation modérée chez l’adulte.
Il faut une excitabilité sexuelle pathologique pour provoquer chez la femme spontanément des rêves voluptueux (…)lire la suite sur Atlantico