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Togo : Un pays seul au monde…

L’expression de la démocratie électorale au Bénin ces dernières semaines devrait couvrir de honte, le Togo, voisin immédiat de par ses méthodes politiques anachroniques.

Une analyse comparative permet de diagnostiquer des pratiques d’indiscipline politiques qui minent la démocratie togolaise.

Primo, le Chef de l’Etat sortant, après avoir bouclé ses deux mandats constitutionnels, « laisse le Bénin » selon se propres termes à des potentiels candidats qui ont des capacités et des compétences à faire valoir pour une démocratie béninoise épanouie. Au Togo, non seulement on ne veut jam

ais entendre parler d’une alternance à la tête du pays, mais aussi et surtout, on semble faire croire qu’il n’y a pas meilleur président que celui qui est au pouvoir, qui a succédé à son père dans le prolongement d’un régime qui totalise un demi-siècle à la tête du Togo….

Secundo, tous les béninois de la diaspora ont eu droit au vote, même au Togo dont on parle. Le site de propagande du gouvernement en a fait grande illustration. Au Togo, malgré les récurrents appels des citoyens à faire valoir le vote de la diaspora, le pouvoir se livre à la sourde oreille, préférant détourner le droit de la diaspora dans des initiatives folkloriques qui sont loin d’impliquer véritablement les togolais de l’étranger dans la gestion des affaires de la cité.

Tertio, et c’est vraiment extraordinaire pour une démocratie qui se respecte, à 48h avant le scrutin et conformément à la loi, toutes les affiches de campagne qui étaient visibles partout dans le pays ont été systématiquement enlevées, au nom du principe du code électoral de ne voir aucune publicité de candidat à la veille et au jour du scrutin. Au Togo, près d’un an après l’élection présidentielle, la discipline n’a pas droit de cité. Les affiches des candidats, notamment celles du président au pouvoir trônent encore royalement et en toute illégalité sur des panneaux dans la capitale et à l’intérieur du pays. Nul n’a le droit de faire respecter la loi.

Quarto, en ce qui concerne l’élection, les jeux sont plus ou moins clairs. Le scrutin est à deux tours, permettant des jeux d’alliances et des accords de gouvernement qui obligent les candidats à comprendre que la course au fauteuil présidentiel n’est pas jeu d’enfants. Au Togo, le scrutin à deux tours est un tabou constitutionnel, malgré les répétitives interpellations des partis d’opposition, de la société civile et de la communauté internationale à doter le Togo de textes et d’instruments civilisés.

Quinto, les multiples polémiques et les craintes d’une élection frauduleuse, la disproportion du budget de campagne entre le candidat du pouvoir et ceux de l’opposition, la réquisition des médias à des fins politiques, les violations des droits de l’homme pendant la campagne et le scrutin n’ont pas été la crème de l’élection présidentielle au Bénin contrairement au Togo.

Tout ceci nous fait croire que le Togo continue de préserver des particularités bizarres, d’un autre siècle, dont les tenants du pouvoir ne veulent en aucun cas se débarrasser. Ce faisant, on se distingue considérablement de la masse, celle constituée de plusieurs pays de la sous-région et du monde à garantir une démocratie épanouie, par le respect des lois.

La honte devrait être togolaise, un pays seul au monde….

Carlos KETOHOU

 

 

 

 

 

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