Le passage du Togo devant le comité contre la torture à Genève la semaine dernière vient encore une fois témoigner les vives inquiétudes des organisations sur la situation des droits de l’homme et des libertés publiques au Togo.
L’intervention du Commandant Olivier Amah vient encore confirmer que le Togo est un État d’exception en matière de protection des droits de la personne.
La torture est une réalité au Togo et les victimes, mis à part les membres de l’ASVITO, l’association togolaise de lutte contre la torture, continuent de subir l’injustice des autorités politiques face à la totale impunité dont jouit les bourreaux et les tortionnaires.
C’est le rapport de la commission des droits de l’homme qui a ouvert la boîte à pandore de la question depuis que les autorités togolaises jetaient de l’anathème sur les préoccupations légitimes de la société civile togolaise.
De Kpatcha Gnassingbé et ses codétenus, d’Olivier Amah à Kassiki, de James G. Amoussougan à Bertin Sow Agba, Eugène Attigan, Djammessi Kossi, Fulbert Attiso, Coco Guillaume, etc. les victimes de l’Agence Nationale des renseignements du très tristement célèbre Yotroféi MASSINA se comptent par dizaines. Ils continuent de vivre dans la peur et le traumatisme de leurs bourreaux qui sont encore forts et menaçants.
Sur un autre régistre, ce sont les dissidents du parti au pouvoir qui font l’objet de poursuites, d’arrestations et de détentions, de tortures sous des motifs hautement fantaisistes. c’est le cas de Essodong Barcola. Lui qui était un cacique du pouvoir et qui espérait prendre la tête de la Jeunesse du rassemblement du peule togolais, JRPT, a dû revoir sa ligne. Rapidement les éléments du tortionnaire Massina l’ont interpellé le 15 décembre 2011 et lui ont infligé des formes de traitement inhumains et dégradants allant jusqu’à la torture. Motif, on l’accuse d’être dissident du parti au pouvoir et de provoquer des manifestations de contestations, notamment la marche des étudiants du 08 décembre ou il serait de mèche avec Adou Seibou ancien président du mouvement des étudiants. depuis, il est inscrit sur la liste rouge, surtout qu’il était longtemps soupçonné de rouler pour l’opposition en ayant pour partenaire une femme du sud et en manifestant désormais, comme le Commandant Amah Olivier aux côtés de l’ANC parti de jean Pierre fabre. Sa tête est mise à prix.
Le gouvernement, fidèle à ses plaisanteries, a encore tenté de défendre l’indéfendable en faisant exposer par ses éléments commandés que les droits de l’homme se portent bien et que la question de la torture n’est pas préoccupante au Togo.
Il est donc temps que tous les acteurs tirent les leçons du passage du Togo devant le comité de la torture afin de se pencher plus sérieusement sur ce débat et d’y trouver des solutions devant permettre de mettre hors d’état de nuire les tortionnaires et de réparer les torts causés aux victimes et à leurs familles.
Le suivi des recommandations pourra nettement contribuer à réussir le combat contre la torture au Togo et à ramener le Togo sur les rails des droits de l’homme.
Sarah-Jennifer