Autopsie ou mi-évaluation, le jeu en vaut la chandelle pour un gouvernement Ahoomey Zunu 2 qui souffre de l’absence de son chef et de la mutilation de certains portefeuilles stratégiques comme ceux de la santé et du tourisme. Le pays ne cesse néanmoins pas de fonctionner, même si c’est à la vitesse qu’on lui assigne. Ceci grâce à la bonne volonté de travail de certains ministres dont les efforts sont malheureusement freinés par d’autres, véritables traînards qui ne semblent pas encore se mettre à l’évidence du cahier de charge qu’ils sont appelés à remplir. Le top 10 classe selon le panel choisi les cinq meilleurs ministres et les cinq pires. Occasion de provoquer l’émulation, pour servir l’Etat et les citoyens. Résultats…
Parmi les ministres du gouvernement d’Ahoomey Zunu 2, il y a en a de meilleurs, il y a en a de pires. Certains ne savent pas encore ce à quoi ils servent, soit leur ministère n’est pas bien ficelé, ou soit, ils n’ont pas les compétences pour répondre de leur responsabilité. Par contre, d’autres battent le pavé pour honorer la confiance à eux faite par le chef de l’Etat. Le classement qui va suivre va sans doute provoquer des grincements de dents, de la haine et de la jalousie pour ceux qui ne répondront pas aux critères du top pour se retrouver dans les rangs des pires ministres. Par contre, ceux qui seront dans le lot des meilleurs se mettront dans un malaise injustifié et consécutif aux susceptibilités togolaises qui pensent que les appréciations sont commanditées ou motivées. C’est tant pis pour les canards boiteux, la presse ayant le devoir d’apprécier la qualité du travail de ceux qui nous gouvernent.
Dans le top 10, cinq ministres donnent le maximum d’eux-mêmes pour produire des résultats ; On les aperçoit d’ailleurs souvent aux côtés du président faire le dos rond, vantant leurs succès et leur confiance vis-à-vis du chef de l’Etat. Les affaires étrangères, la justice, l’énergie et les mines, les travaux publics et les transports ainsi que l’économie et les finances sont les portefeuilles qui ont le vent en poupe, leur locataire assignant un cachet particulier par le travail, la rigueur et les résultats. Ailleurs, il y en a qui y sont pour la forme, ou bien ils s’illustrent à la tête de leur ministère par les provocations, ou ils sont effacés et impunément dressés contre les intérêts des départements dont ils ont la charge. Il s’agit des portefeuilles des enseignements primaires et secondaires, des reformes de l’Etat et de modernisation de l’administration, des postes et de l’économie numérique, du commerce et de la promotion du secteur privé, de l’enseignement supérieur et de la recherche.
Robert Dussey, activement critiqué sur les réseaux sociaux, il est sans aucun doute l’un des ministres dont la nomination a fait l’unanimité en raison de son profil académique, politique et diplomatique. Très vite, le philosophe de la quarantaine a su mettre les petits plats dans les grands pour décrocher la lune. Bref, obtenir l’impossible qui a donné un élan remarquable à la diplomatie togolaise longtemps restée en léthargie. En mois de deux mois, le neveu d’Atsutsè AGBOBLI a rencontré le ministre français des affaires étrangères et à obtenu un rendez à l’Elysée à son mentor. Ce que ses prédécesseurs ont tenté en vain de faire depuis plusieurs années. Inutile de revenir sur le profil de cet universitaire à a plume osée qui attribue la maladie de l’Afrique à ses hommes politiques, son mentor y compris. Il est au four et au moulin, Paris, Berlin, Bruxelles, Tokyo sont déjà passés dans la besace de Robert. Sur sa liste et bientôt, l’axe diplomatique Lomé-Washington qu’il prépare ardemment. Ses actions sont visibles et concrètes, il est sans doute très envié dans ce cercle de pouvoir très corrosif et négatif. Mais l’homme a un pacte avec le Saint-esprit, qui l’inspire, l’accompagne et le protège. Il est l’un des meilleurs ministres, du moins, jusqu’à ce jour, les donnes peuvent changer avec le temps s’il basse les bras. Il fait partie du top 5 meilleurs ministres même si le togolais moyen, d’après ses détracteurs, ne tire pas grand-chose des ballades qu’il fait tenir à son chef.
Koffi ESSAW. Nous l’avions dans une précédente parution présentée comme un faux prophète. C’est vrai, toutes les personnes, engagées dans la politique et qui se réfugient derrière des histoires de pasteurs ou de prophètes ne le font que pour dédouaner les magouilles et les mensonges qui minent ce secteur de la politique. Les deux sont incompatibles. Mais depuis la formation du gouvernement Ahoomey-Zunu 2, Koffi Essaw semble faire bouger son secteur. A la clé, les anciens dossiers qui sont rangés dans les placards soit pour cause de corruption ou de laxisme sont réveillés.
Les magistrats quant à eux sont au pas face à un conseiller, ami et soutien spirituel du Chef de l’Etat. En le parachutant là, Faure Gnassingbé a sans doute considéré le profil hautement croyant de ce pasteur qui n’a pas su s’illustrer aux affaires étrangères. Reste pour Essaw de poursuivre avec rigueur et détermination la modernisation de la justice en tranchant avec sa foi chrétienne les dossiers brûlants tels celui de Pascal Bodjona, les incendies du grand marché et les multiples conflits fonciers qui attendant dans les tiroirs de la justice.
Noupokou Damipi : Ce frère protégé du conseiller Barqué est extraordinaire et convainc le Chef de l’Etat dans ses propositions et ses prises de position. Ingénieur électrique, il a gravit les échelons pour être l’un des proches des proches de Faure Gnassingbé, toujours dans la valise du président dans ses multiples voyages. Damipi risque de faire carrière au ministère des mines et de l’énergie, ayant réussi à s’imposer dans la gestion de ce département. Il négocie et impose à ses interlocuteurs-investisseurs les cautions pour l’exploitation des mines. Ceux-ci le contournent pour aller voir le Chef de l’Etat qui les renvoie au Ministre. Très malin, Damipi sait prendre de l’avance sur le temps. Pendent la période morte où on attendait le nouveau gouvernement, il n’a pas baissé les bras. Cumulant les transports avec les mines et l’énergie, il a réussi à engager des négociations pour la restauration des terres détruites par l’exploitation des mines au Togo. Un projet assez qui attend des exécutants qui ont donné leur accord de principe. Il l’a sans doute rendu mystifié, en rendant compte au patron qui a bien voulu le garder pour qu’il termine la mission. Quelques difficultés dans le secteur de l’énergie qu’il arrive à juguler, faisant de Contour Global la propriété privée de sa localité de l’extrême nord, Dapaong. Ses détracteurs racontent qu’il a inondé cette société de ses frères. Il n’a qu’à répondre, s’il trouve l’occasion ou l’opportunité. Le travail qu’effectue Damipi le classe parmi le top des meilleurs.
Ninsao Gnofam : Le petit Bassar de Gnofam a lui aussi la confiance du Chef de l’Etat pour avoir été reconduit à diriger un portefeuille aussi important que les travaux publics meublé du transport. Il patauge et s’en sort dans les grands travaux d’infrastructures routières, maritimes et aéroportuaires ; Nouvel aérogare, troisième quai, Nécotrans et Bolloré, il tient les manettes. Sur le terrain, on le sent, le secteur des travaux publics bouge, reste à mieux contrôler et décourager les multiples magouilles et corruption qui minent ce secteur, si et seulement si, lui même n’est pas trempé jusqu’aux os. Il passe dans le top 5 des meilleurs.
Adji Otheth AYASSOR :L’homme de Défalé est celui qui agace le plus tous les membres du gouvernement et tout l’Etat par une rigueur aveugle et provocatrice. Fidèle des fidèles des institutions de Bretton-Wood, il impose des reformes financières au mépris de la réalité sur le terrain, ce qui fait sans doute plaisir à Faure Gnassingbé qui semble avoir ce côté sadique en politique. Pour narguer les départements à sa charge, il fonce dans la création de l’office togolais des recettes et l’impose, faisant de la douane et des impôts, une seule entité. Piétinement sans doute de plusieurs intérêts. Et ça, la banque Mondiale et le FMI aiment et saluent le travail d’Ayassor. Seulement, il y a mal en la demeure, si Faure Gnassingbé veut voir mieux s’organiser le Ministère de l’économie des finances, il a l’obligation de déconnecter un homme de ce secteur : Aharh-Kpessou Mongou pompeusement secrétaire d’Etat, Directeur permanent chargé des politiques de reforme et des affaires financières. Effacé et discret, ce frère Défalé du Ministre Ayassor profite de l’ombre de celui-ci pour régner dans ses zones de compétence. La faute est au ministre qui lui confie tout, tout jusqu’à la clé de son coffre fort. Aubaine. Pour construire, il n’a pas besoin de matériau, il y en a qui le lui fournissent, dans la corruption. Il se fait payer pour aider, pour mettre en contact ou pour créer une ambiance positive de certaines personnes en difficulté politique, et qui ont de l’argent. Ayassor ne le sait sans doute pas. Le Chef de l’Etat non plus et c’est la deuxième fois que nous revenons sur la face cachée de cet homme effacé qui brandit ce complexe d’intégrité. Dossier à suivre sur Aharh Kpessou Mongo, antipode de son frère, lui, Directeur Général de la Documentation Nationale, Alaharé qui est par contre, très intègre et droit, très rigoureux et travailleur même si lui aussi bénéficie de la protection de la dame de fer.
Les 5 pires ministres
Ramassés, les cinq ministres improductifs dirigent des départements dont qu’ils maîtrisent mal les contours ou eux-mêmes ne sont pas à la hauteur ou encore ne savent pas ce qu’ils sont venus chercher exactement au gouvernement.
Florent Manganawé est un activiste du pouvoir bombardé à la tête du ministère des enseignements primaires et secondaires. Il a plongé l’éducation dans l’abîme en servant quotidiennement des provocations et du mépris pour les enseignants.
Le costaud de l’UFC, Elliott Ohin est au ministère des reformes de l’Etat et de la modernisation de l’administration. A ce titre, il n’a aucune marge de manœuvre ; déjà incompétent lors de ses précédents passages, tant au ministère qu’en politique, Elliot Ohin a disparu. Son département ne regorgeant pas de séminaires et de colloques à inaugurer ou de convention à signer. Pire son ministre ressemble à plusieurs autres structures qui le noient, lui et lui avec.
Le commerce sous Legzim Balouki Bernadette est en lambeau. Les conséquences des incendies des grands marchés qui ont endeuillé les activités des femmes n’ont pas été prises en compte par la ministre. Pas encore d’initiative visible, ni de sortie remarquable pour la dame à la tête masculine qui devrait s’ennuyer à son département.
Nicoué Broom a été déjà éprouvé dans la gestion des crises estudiantines. La rentrée dans les universités a eu lieu mais le ministre ne prend pas d’initiative pour anticiper les revendications à venir des étudiants. Il attend le déclenchement des mouvements pour jouer au pompier. Cet ancien syndicaliste qui a pris goût au pouvoir ne semble pas se rendre compte de la tâche qui est le sien. Il est pour l’instant spectateur.
Enfin, Cina Lawson, terrible Cina, capricieuse par principe, arrogante à la limite, maniérée pour conclure. Bénédiction de haut sommet, qui autorise tout, tout et tout ; Conflit avec les départements à son service. Exemple, Togo télécom qui traverse des difficultés financières. Sa responsabilité est engagée. Les cabinets privés proches d’elles ou qui lui appartiennent sont budgétivores. Sur quinze milliards affectés à Togotélécom pour engager de grands projets, près de 9 milliards sont bouffés par ses cabinets. Impensable alors que la société a fait de gros investissements qui ne peuvent lui permettre de se stabiliser en un temps record. Economie numérique, c’est du pipo. Tout se passe dans ses caprices de femme obsédée par une histoire de MVNO dont elle seule pourra tirer profit d’après nos enquêtes. Dame Cina Lawson fait partie des ministres du Top 5 pires.
Enfin, les autres zézaient entre les tops 5 meilleurs et les pires. Inconstants, évasifs, passables pour les uns et médiocres pour d’autres. Ils peuvent rebondir ou sombrer selon la situation. Sans doute qu’ils feront partie des meilleurs ou des pires au prochain classement.
Carlos KETOHOU