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Togo telecom: la grève des « nantis »…

 

Les agents de la compagnie de téléphonie fixe Togo télécom ont observé 48h de préavis de grève en fin de semaine dernière. Une grève qui a pris fin, mais qui a laissé des séquelles certaines sur la société et a causé des désagréments aux consommateurs des produits de Togo télécom. Vérité en deçà  des Pyrénées, erreur au-delà, les fonctionnaires d’Etat qui ont entendu les mouvements dans cette société ont manifesté leurs envies face aux agents de cette société qu’on appelle des plus nantis. La presse dans son ensemble ayant fait une faible couverture de la grève, nous avons, nous autres, décidé de jeter un pied dans la fourmilière face à la situation de crise qui semble rentrer dans l’ordre depuis hier. 

Les informations salariales des agents de Togo télécom qui ont suscité l’envie des travailleurs des autres secteurs face aux conditions des leurs collègues sont révélatrices de la situation générale des conditions du travailleur togolais. Approximatives, à la limite, minables.

C’est pourquoi, que ce soit dans la fonction publique, ou dans l’armée, ou encore dans le domaine de la santé, on considère les fonctionnaires grévistes de Togo télécom comme les plus heureux  et les plus nantis en matière de traitement.

Pour exemple, à Togo télécom, un chauffeur recruté gagne 80.000 Fcfa comme salaire de base, l’équivalent de celui d’un cadre A2 nanti de Maîtrise dans la fonction publique.

Lorsque vous avez le BTS et que vous commencez à travailler à Togo télécom, vous démarrez avec 250.000 francs CFA comme salaire de base, alors qu’un médecin ayant un BAC + 7 démarre avec 150.000 Fcfa et ne dépasse guère 300.000 Fcfa à la retraite.

Curieusement, le chauffeur de Togo télécom part à la retraite avec près de 400.000 FCFA. De quoi faire rougir les autres fonctionnaires dans un pays où le salaire n’a jamais été augmenté de façon conséquente, malgré la dévaluation du FCFA et la flambée des prix des produits de première nécessité.

C’est donc pour cette raison que l’augmentation réclamée par les agents de Togo télécom considérés comme les plus nantis des fonctionnaires togolais étonne les autres.

Mais c’est à juste titre aussi que les syndicats des sociétés de télécommunications mettent la barre haute en réclamant une augmentation de 30%. Leurs revendications sont assez logiques dans la mesure où ils constatent que la société multiplie des sponsorings des groupes musicaux et finance même des ministères, comme celui du Développement à la base.  Pour eux, s’il y a surplus, il faudrait que cela leur soit versé. Ce qui n’est pas toujours évident dans un pays ou la transparence n’est pas de rigueur.

Dans un passé récent, la signature de la société Togo télécom a été retirée au DG Sam Bikassam pour des raisons de malversations. Quelques mois plus tard, l’homme a retrouvé sa signature avec la bénédiction du Ministre de l’Economie et des Finances  qui ne trouvait pas de preuves suffisantes tant aux faits reprochés, qu’à la procédure ayant motivé le retrait de cette signature.

Quelques mois plus tard, c’est le Développement à la base qui a bénéficié de la bagatelle somme d’un milliard de Fcfa de la part de Togo télécom. Les responsables de cette société clamaient haut et fort que la croissance au sein de leur entreprise est en hausse. Cela veut dire que les choses marchent bien. C’est le financement  à raison de dizaines de millions de dollars de la fibre sous marine qui a autorisé la connexion haut débit au sens propre du terme par Togo télécom qui a provoqué des remous. Pour les employés, il y a donc beaucoup d’argent à distribuer. Il faut donc mettre la pression, mieux, remuer le cocotier pour voir tomber certainement quelques noix. Ce fut donc la raison d’abord de l’ultimatum de la plate-forme de 1er mai dernier, les échanges de correspondances entre syndicats et employeurs, réunion et négociations qui finiront par faire entendre les protagonistes de la manne de Togo télécom dans la rue.

Mais les clients en auront pour leur compte. Les deux jours de manifestations ont vu la communication suspendue, l’Internet aussi. Des dommages certains. A ce jour, beaucoup d’abonnés aux clés nomades Internet se plaignent de n’avoir pas encore de connexion. Des désagréments dont les deux parties portent l’entière responsabilité. Une heure d’internet perdue ou défaillante dans une société sérieuse devrait naturellement provoquer des dégâts.

Autant les employeurs que les employés de cette société doivent déjà penser à s’entendre pour mettre à l’aise les consommateurs  dans leur fidélité aux produits de cette société.

La direction de Togo télécom devrait donc, elle aussi, bousculer les sommets de prises de décision pour que les revendications puissent être satisfaites pour l’essentiel.

L’acquisition des véhicules de l’année 2011 ayant été faite en avril 2012, la question de budget 2012 étant en instance de traitement avec la Direction de contrôle des marchés publics, de même que la réfection des sites, l’acquisition des mobiliers et des climatiseurs, les deux parties ont donc l’obligation de se faire confiance et de se donner un moratoire pour arriver à s’entendre sur le principe.

Le Sieur Sam Bikassam, Directeur Général de Togo télécom, et les organisations syndicales des travailleurs de Togo télécom,  Syntel-Togo et Sylpostel ont l’obligation d’accorder leurs violons pour éviter des pénalités aux consommateurs des produits. Ceci devrait aussi passer par la bonne foi et la volonté de celle qui est la présidente du Conseil de surveillance de Togo télécom, nous citons la Ministre des Postes et Télécommunications, dame Cina Lawson.

 

 

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