Barricades, brûlure de pneus, occupation systématique du boulevard du 30 août, jets de pierres, gaz lacrymogènes, et affrontements violents entre les forces de l’ordre et de sécurité et les jeunes, voilà le spectacle offert en ce début d’après midi par le quartier Adidogomé, banlieue nord-ouest de Lomé. A l’origine de ces accrochages, la blessure grave par accident d’un vendeur de carburant frelaté, blessure provoquée par des douaniers à la suite d’une course-poursuite.
En effet, le vendeur de carburant s’était ravitaillé au Ghana voisin et c’est à son retour qu’il a été pris en chasse par des douaniers. Ces derniers l’ont poursuivis jusqu’en face du bureau de poste d’Adidogomé et n’arrivant pas à l’arrêter, ils lui ont donné un coup de pied puissant alors qu’il était en plaine vitesse. Dans sa chute, le vendeur de carburant est allé cogner un conducteur de taxi-moto qui s’est retrouvé lui aussi sur l’asphalte. Le vendeur de carburant frelaté a été tué sur le champ. Quant au malheureux conducteur de taxi-moto, il s’est grièvement blessé et a été conduit au CHU Sylvanus Olympio. Selon les témoins, sa vie serait en danger.
Pris en tenaille par d’autres « zémidjanmans » et des jeunes du quartier visiblement en colère après ce qui s’est passé, les douaniers, auteurs de l’accident, ont tout de même réussi à prendre la clé des champs. Ce qui a augmenté le courroux des jeunes qui ont dressé des barricades sur le goudron, interdisant le passage à tout véhicule. Il a fallu l’intervention des forces de l’ordre et de sécurité dépêchées sur les lieux pour les disperser. Présentement, le calme semble revenir dans le quartier. Mais les forces de l’ordre y sont toujours présentes.
La vente de carburant frelaté constitue un problème majeur auquel les autorités ont du mal à trouver une solution. Elle a déjà été à l’origine de plusieurs situations calamiteuses dans le passé.