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TOGO/ RETROSPECTIVE 2014 : Scandales, Surprises, Drame et Insolites…

Comment se porte aujourd’hui le Premier Ministre Ahoomey Zunu Séléagodji ? Quelle est la nouvelle vie de Jonathan Fiawoo, après le scandale d’Ecobank ? Les suites de la mort par noyade de l’ambassadeur du Togo au Gabon sont attendues, qu’est devenu le lycéen de Dapaong mort et ressuscité ? Où en est-on du bras de fer entre l’ancienne directrice des impôts et le ministre des finances ? L’histoire du Togo en 2014 est riche de scandales, de surprises, d’épreuves mais aussi de drame et de faits inédits. La politique a été bien nourrie, l’économie a été beaucoup agitée, le social a été riche de faits inédits et le quotidien a vécu et survécu. La rédaction de l’Indépendant Express regarde pour ses lecteurs dans les rétroviseurs de l’histoire du Togo. Rétrospective, bilan, suites des différents évènements, de janvier à Décembre, en deux parties, nous comptons à travers ces dossiers vous faire revivre dans un récit émouvant les faits marquants de l’année 2014 qui s’achemine vers la fin, dans moins de quinze jours. Joies et peines, dits et inédits, faits et méfaits, les histoires les plus sérieuses qui ont côtoyé avec les plus banales,  Voici 2014, Première partie….. Dossier

La paire de lunettes ne tenait plus sur le visage émacié et amaigri. Le corps inerte était encore plongé dans un coma inquiétant qui laissait cours au pays, à des commentaires les plus sarcastiques, plutôt désobligeants. L’année 2014 venait de s’ouvrir sur un gouvernement dont le Premier Ministre était encore dans une épreuve de grave maladie politiquement réduite à une infection de péritonite. Arthème Ahoomey Zunu avait été évacué en catastrophe trois mois plus tôt sur la France pour y être opéré. Mais le concert de maux qui ont affecté le corps avait nécessité des soins intensifs. Le débat sur la santé du Premier Ministre    était nourri et ses détracteurs attendaient la bonne nouvelle : la mauvaise qui devrait annoncer le pire. Mais l’homme de Tsavié a résisté à tout. Un jour de ce mois de janvier, l’homme a retrouvé connaissance. L’on ne peut jamais imaginer les premières réactions du Premier ministre lorsqu’il a ouvert les yeux : « Où est ma femme, ou est elle ? Je veux la voir tout de suite… »

Ce désir nourri à Paris a fait des vagues à Lomé. Dame Irène qui plongeait encore ses soucis dans ses naturelles passions avait été « interpellée » pour prendre le premier vol à destination de Paris. Fort heureusement, la compagnie Air France avait déjà quadruplé ses vols à destination et au départ de Lomé. Tout s’est bien passé. Le temps que le premier ministre n’eut le temps de réclamer à nouveau son épouse, le lendemain matin, c’était chose faite. Le premier sourire venait d’éclaircir son visage rétréci par la douleur et la crainte de perdre son poste à la tête du Gouvernement, mais aussi, dans le pire des cas, sa dulcinée Irène. A l’annonce de l’arrivée de son épouse, l’histoire a raconté que le PM avait délicatement saisi une grosse enveloppe qui traînait à son chevet pour la dissimuler d’un geste rapide sous ses fesses. Elle contenait près de 20 mille euro, reliquat des 40 milles euro que le Ministre des finances, Adji Otheth Ayassor, s’était fait prier pendant plusieurs jours avant de les débloquer à compte-gouttes pour les soins de son Chef.

Faure Gnassingbé, après avoir engagé une somme considérable et donné des instructions pour s’occuper du malade, avait manifesté une patience extraordinaire. Malgré toutes les agitations et les commentaires qui le poussaient à nommer un nouveau Premier Ministre, le Chef de l’Etat est resté impassible, attendant que l’homme revienne prendre les commandes de la Primature. Début janvier, les commentaires se sont progressivement estompés pour laisser place à l’annonce du retour d’Ahoomey Zunu Arthème.

Les initiateurs sur place de rites vaudou, de messe pour son rétablissement et les pasteurs parmi lesquels figurent les vrais et les faux ont tous levé les dix doigts de la main pour revendiquer le miracle de la guérison du Premier ministre togolais. C’est vrai, lorsqu’on s’offre une automédication avec plusieurs médicaments, on a souvent du mal à connaître celui qui a été le plus efficace. Ahoomey Zunu est rentré discrètement. Certains l’ont annoncé comme descendu de l’avion en position horizontale, mais peu à peu il a retrouvé la Primature qui n’avait pas été laissé à son propre compte. L’infatigable directeur de cabinet était au four et au moulin. Il montait par plus de 30 fois les escaliers des locaux allait dans tous les bureaux pour maintenir l’ordre et le travail en absence de son chef. Plus de peur que de mal. Arthème est enviable aujourd’hui. L’embonpoint plus caractéristique que jamais. Le visage est rempli, les joues ont pris une bonne ronde forme, l’allure est devenue plus que convaincante, laissant place à de très beaux discours. C’est vrai, Arthème Ahoomey Zunu malgré tout ce qui lui est reproché sait présenter les discours avec beaucoup de dextérité. Les ponctuations, en pause, en fin, en exclamation, en interjection et en interrogations se riment dans une cadence rhétorique sans pareil. Il a du respect pour les accents, et sais mettre en valeur les voyelles et les consonnes ; réussi à articuler les syllabes dans une symbiose appréciable. Il reste Premier ministre du gouvernement togolais jusqu’à nouvel ordre, et ce nouvel ordre et les plus craint par l’homme de Kpélé. Son plus grand souhait est de se maintenir à la tête de la Primature en période électorale. Histoire d’avoir encore un peu de temps pour rester à l’abri des graves dissensions familiales qui l’opposent à ses frères, et qui restent en veilleuse en raison de son titre et rang de Premier ministre.

2014 dans le vif.

Ahoomey-Zunu, le Premier ministre rentrait au pays dans la foulée des réformes qui affectaient les plus grandes régies financières du pays, la douane et les impôts.

C’est l’histoire d’un créateur qui s’est vu écarté de sa créature avec la plus grande arrogance. L’historique de l’Office togolais des reformes est assez impressionnante. Ce fut d’abord une idée de l’ancienne Directrice générale des impôts, Ingrid Awadé, présentée comme la dame de fer de la République qui ambitionnait d’avoir plus de contrôle sur la douane et les impôts. Les couleurs de cette incursion sur les douanes avaient été annoncées lorsqu’Ingrid avait décidé de positionner les agents des impôts aux cordons douaniers pour percevoir directement les taxes. Une décision qui avait déplu à plus d’un. Alors, elle aura proposé au Chef de l’Etat de créer un office qui regroupe les deux régies financières, pensant intimement se retrouver en tête. Faure Gnassingbé a donc demandé à son tout puissant ministre des finances de suivre le dossier. Des missions vont donc être organisées dans les pays qui ont l’expérience, notamment, au Rwanda, en Iles Maurice, en Ouganda pour se frotter avec la réalité de l’office.

C’est donc au cours de ces missions que le ministre Ayassor aura réussi à ravir la vedette à la star de la république, Ingrid Awadé. Elle se fera malmener partout dans ces pays avant de se faire bouter. Nous passons sous silence le traitement jugé humiliant infligé à Ingrid par Ayassor, en Iles-Maurice par exemple.

La suite, le Rwandais Henry Gaperi entrera en jeu pour se mettre en selle. Ingrid Awadé sera éjecté avec fracas des impôts, sans mot dire et Ayassor prendra tout le contrôle.

Aujourd’hui, l’Office togolais des Recettes continue de chercher ses marques avec le profil anglophone de son commissaire général, avec la baisse des recettes aux douanes, avec les dépenses jugées fantaisistes par des indiscrétions et la mise sur carreau de plusieurs inspecteurs des douanes et des impôts. A plus de 5 milliards, le siège de l’OTR est en construction. Le salaire et les privilèges accordés au rwandais Gapéri restent révoltants et sont sujets tabous. Seul mérite, la fraude et la corruption, qui non seulement ont été sérieusement combattues mais ont pris d’autres formes qui n’engrangent pas l’économie comme avant. Mais l’OTR dans son fonctionnement actuel est encore loin de tenir ses promesses.

2014, du sérieux au marrant

Il était tout de blanc vêtu. Il n’avait pas un profil extraordinaire, commun des habitants de la préfecture de Tône. La supercherie du jeune a emballé tout le Togo. En deux semaines, il était l’attraction des médias et de toutes les populations. La ruse, ce jeune lycéen de Dapaong avait réussi, on ne sait par quelle hypnose à faire croire au Togo entier qu’il venait de ressusciter des morts. Tous ont cru, mordicus à cette flatterie. L’homme providentiel nommé Lamboni Yalwabé était soutenu dans ses flagorneries par ses parents, des naïfs, de superstitieux au point d’infecter certains médias. L’histoire était rocambolesque. Le jeune se faisait passer pour un autre qui était récemment enterré dans le village. Il était revenu s’installer dans la maison en attirant la curiosité. Bonnement assis dans la cour, il aspergeait d’eau ceux qui venaient se faire guérir de leurs maux par le Jésus moderne, et buvait curieusement de cette boisson locale dénommée Tsakpalo et de la bière. Ce cirque aura duré plus de deux semaines avant que le doute n’est raison de lui. Le jeune Lamboni finira dans les menottes de la gendarmerie, arrêté puis libéré. D’après les enquêtes, c’est un faiseur d’illusions redouté qui a déjà fait ses preuves en Côte d’Ivoire avant de l’importer dans son pays natal. Aujourd’hui le jeune ressuscité n’a pas disparu du circuit. Il y va et vient sans d’autres formes de procès dans la localité. Ce fait divers avait nourri l’actualité en mars, peu avant les critiques acerbes qui ont secoué la Directrice de cabinet de la Présidence togolaise, ministre en charge de la jeunesse. Elle venait de juger non transparente et émaillés de fraudes les élections au Conseil National de la jeunesse. Pour Victoire Dogbé, les élections sont annulées. Scandale pour une cadre du parti au pouvoir. Du grain à moudre pour ceux qui pensent qu’elle n’est pas bien placée pour parler d’élections frauduleuses, incarnant elle-même un régime constamment accusé d’organiser des élections frauduleuses. Les élections au CNJ ont été d’ores et déjà annoncées, elles auront lieu, sans doute, dans la méthode démocratique. Ce fait n’est pas à négliger dans le parcours de l’année 2014.

Elle aura connu pour ce mois de mars le départ à une retraite suspecte d’un homme fort du régime, le Général Atcha Titikpina, trempé dans une sale affaire de détournement d’armes et de munitions de l’ONU au profit des groupes djihadistes du nord Mali.

Politique de proximité en 2014

L’année 2014, en ses mois de mars avril mai, a été émaillée des faits politiques non négligeables. C’est en cette période que le Chef de file de l’opposition, Jean-Pierre Fabre, a pour la première fois demandé et obtenu une rencontre avec le Chef de l’Etat, pour poser à nouveau la question des réformes constitutionnelles et institutionnelles. Un dialogue sera ouvert à Togotélécom, annoncé au cours de la journée de l’Europe par le Ministre togolais des affaires étrangères, Robert Dussey disait ce jour que les réformes politiques se feront, non pas pour faire plaisir à l’Union européenne mais pour le bien être du Togo et de son développement.

C’est vrai, 48h après cette annonce, le dialogue a été ouvert et se fermera sur du fiasco. Les deux partis ne se seront pas entendus dans ce dialogue de sourds qui obligera le gouvernement à introduire un projet de loi à l’assemblée. Coup de théâtre, le 30 juin, l’assemblée nationale à majorité UNIR au pouvoir a rejeté en bloc le projet de loi introduit par son gouvernement. C’est le plus grand scandale abondamment commenté par la presse et les acteurs politiques.

Conséquence, le débat des réformes constitutionnelles et institutionnelles reste à l’ordre du jour dans l’actualité politique au Togo. Les évènements de la chute du président Blaise Compaoré au Burkina Faso ont exacerbé les revendications dans ce sens, mettant la pression sur le gouvernement d’opérer les réformes. Elles se feront, s’accordent les deux parties. Mais personne ne sait comment et quand. La politique de proximité est restée maintenue avec une deuxième rencontre entre Faure Gnassingbé et Jean Pierre Fabre qui a réitéré l’exigence des réformes au Togo. Pour l’heure, c’est par voie de manifestations de rue que les politiques s’expriment. Les réformes restent toujours en veilleuse.

Drame et scandale

Les mois d’avril-mai 2014 ont été tristement célèbres pour des faits qui les ont marqués. En mai, un petit matin de samedi, une découverte macabre sur les plages de Libreville a été annoncée en direction du Togo. L’ambassadeur Adewui Essohanam en poste a été retrouvé mort dans sa voiture de commandement. La compassion lui aurait été servie par l’ensemble des populations togolaises si cette découverte relevait tout simplement d’un accident mortel sans autres contours scandaleux. Mais c’est dans la plus grande hilarité que les internautes voyaient à côté du corps de l’ambassadeur celle d’une jeune fille, présentée comme une maîtresse avec qui il était en boîte de nuit la veille avant de terminer sa course ivresque dans la mer. Largement commenté, cet évènement a affecté les relations entre le Togo et le Gabon. Adewui Essohanam était un habitué d’une diplomatie des cabarets et d’ébats. Une autopsie sera effectuée sur le corps pour arriver à la conclusion d’un accident mortel. Le corps sera rappatrié pour y être enterré dans la plus grande intimité, mieux dans une discrétion.

Un fait tragique qui a fait l’objet de plusieurs discussions dans la capitale et nourri beaucoup d’articles dans les journaux et sur les sites internet. Ce fut un scandale qui en a appelle un autre, survenu le mois précédent. Avril qui a connu le plus grand scandale financier qui a concerné un homme pas des moindres. Le Président de la Chambre de commerce.

Jonathan Fiawoo dans les filets.

Alors que les agents des douanes et des impôts étaient montés au créneau pour tenter de neutraliser cet instrument qui fermait les robinets de l’argent facile, les déboires du Président de la chambre de commerce sont annoncés. Tontonvi Jonathan Fiawoo est accusé d’être le cerveau d’une manœuvre qui a permis de détourner au premier chiffre la somme de 600 millions à Ecobank. A peine annoncé dans la presse avec l’interpellation d’Elvire Grunitzky, compagne de Fiawoo, fondée de pouvoir à Ecobank Togo, les chiffres en quelques jours ont gravi les échelons. La croissance exponentielle a connu sa limite à la bagatelle somme de 2,6 milliards détournés.

Après avoir pris le temps de nier tout en bloc en tentant de noyer la pauvre dame, Fiawoo sera rattrapé par des révélations de celle-ci, Elvire Blanchette, qui finira par apporter les preuves de son implication. D’après ces révélations, c’est le président de la CCIT qui serait le cerveau de ce détournement. Les carottes seront cuites pour un homme puissant. Il sera arrêté et détenu à la gendarmerie. Les yeux rougis, les nerfs exubérants, l’adrénaline inondant, Jonathan Fiawoo finira par capituler et réussira à verser près de la moitié de l’argent volé. Pour le reste, il mettra en gage des biens immobiliers, alors que lui-même sera sous contrôle judiciaire. Adieu agneau, veau, vache. Les ambitions de s’éterniser à la chambre de commerce se seront évanouies, et Jonathan Fiawoo rentrera, du moins actuellement dans les oubliettes.

Les élections ont eu lieu alors qu’il passait le séjour amer de la gendarmerie, c’est son ancien vice-président Germain Meba, dénudé de tout charisme qui prendra le relais de la chambre de commerce. De Fiawoo à Meba, c’est selon les acteurs économiques du même au même. Blanc bonnet, bonnet blanc. Quant à Fiawoo, il reste discret, recadre ses affaires, se donne quelques moments de récupérations psychologiques à l’étranger, fait moins de sorties publiques en attendant qu’une nouvelle occasion lui donne l’opportunité de tomber le masque de la honte et de l’humiliation à lui infligé par cette sale affaire.

Scandale financier qui a coïncidé avec un autre scandale, celle-ci juridique, le patronat qui venait d’être pris d’assaut par un cocktail composé de la gendarmerie et des huissiers. Les portes sont scellées suite à une plainte déposée par un membre qui contestait la régularité des élections.

Aujourd’hui, le patronat est sous administration provisoire pour 18 mois, dirigé par un homme nommé Papaly, pas grande influence : la preuve, rien à mettre sous la dent en matière patronale depuis l’arrivée de cet homme.

Le secteur privé courbera donc sous l’échine des conflits intestins et de leadership. L’économie est naturellement très affectée. Des scandales économiques qui n’ont pas été épargnés de commentaires des plus partisans aux plus acerbes.

De Janvier à Juin, de bilan de l’année 2014 n’est pas exhaustif mais la rédaction a pris le soin de recenser les faits saillants, qui vont du scandale au marrant, de la surprise aux faits et méfaits.

L’action diplomatique au Togo en 2014 a connu ses lettres ses lettres de noblesse. Les grands travaux des infrastructures ont donné un nouveau visage à la capitale togolaise et à certaines villes de l’intérieur avec ses relents de magouilles et de surfacturations. L’affaire dite d’escroquerie internationale avec les nouveaux développements avec l’arrestation et la détention jusqu’à ce jour de Pascal Bodjona à la prison civile de Tsévié et l’arrestation en Grèce de Sow Bertin Agba méritent une analyse approfondie dans le retro 2014.

L’avènement de la maladie à virus Ebola, les rebondissements de l’enlèvement de jeunes lycéennes par la secte islamiste Boko Haram, le sport avec le recrutement de Tchanilé Tchakala comme entraîneur de l’équipe des Eperviers, la disqualification des Eperviers à la CAN 2015, les dérives à la Fédération togolaise de football avec le report du congrès et l’interpellation de son Président Gabriel Ameyi viendront enrichir la rétrospective de l’année 2014 au Togo.

Des hommes et des femmes ont marqué, positivement ou négativement cette année. Ils seront concernées par de tome 2 de ce dossier. Les perspectives politiques, économiques, sociales pour l’année 2015, fatidique en raison de l’élection présidentielle, feront également l’objet des randonnées de la rédaction en cette fin d’année 2014.

Carlos KETOHOU

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