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Les déboires judiciaires du candidat du Mouvement Patriotique pour la Démocratie et le Développement (MPDD) se poursuivent. Il a été entendu par le Service Central de Recherches et d’Investigations Criminelles (SCRIC) de la gendarmerie sur de nombreuses accusations. Cette interpellation de l’opposant, arrivé deuxième à la présidentielle du 22 février, suscite de vivent réactions au sein de la classe politique, chez les religieux et au sein de la société civile.
L’impact de la crise sanitaire liée au covid-19 est certes important, mais il n’élude pas la vie politique du pays. L’arrestation du nouveau leader de l’opposition ne cesse d’enflammer la toile. Si beaucoup jugent déplacées les actions de Agbéyomé Kodjo à l’issue de la présidentielle, la manœuvre des autorités consistant à mettre l’opposant aux arrêts est très mal perçu.
Les membres de la société civile ont tenu à rappeler l’urgence de l’heure qui est la crise sanitaire ; cette arrestation est donc un acharnement pur et simple, inutile à l’évolution du pays alors que l’épidémie du covid-19 sévit toujours.
Poursuivant dans la même logique, la conférence des évêques du Togo se dit consternée par l’arrestation de l’ancien premier ministre ; condamnant fermement la brutalité et la violence des forces de défense et de sécurité. Ils invitent donc les autorités judiciaires à relâcher M. Agbéyomé Kodjo, pour privilégier la recherche d’une solution politique paisible à cette crise.
Par ailleurs, dans un communiqué conjoint rendu publique ce 22 avril 2020, les églises méthodiste, presbytérienne et catholique du Togo ont réfléchie ensemble aux différentes issues à la crise que traverse actuellement le pays. Ainsi ont-ils pris la décision de rencontrer les différents acteurs de la vie sociopolitique du pays, à savoir le Président de la République, les membres de la dynamique Mgr Kpodzro et le parti politique ANC. Ils ont alors lancé un appel à la libération d’Agbéyomé Kodjo afin de faciliter les échanges prévus.
En outre, malgré le lourd conflit existant entre l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC) et la dynamique Mgr Kpodzro, le parti n’a pas hésité à condamné les conditions d’interpellation d’Agbéyomé Kodjo et demande que ses droits soient respectés dans toutes les étapes de la procédure.
Suite à l’interpellation de l’opposant, le procureur de la République a voulu, par un communiqué, faire comprendre les raisons de son arrestation. Pour Essolissam Poyodi, le refus délibéré du député de répondre à la convocation du SCRIC pour la troisième fois, prétextant des problèmes de santé est l’une des causes de son arrestation. Un comportement qui selon lui traduit le mépris du candidat envers l’autorité judiciaire et ses auxiliaires. Il s’est par ailleurs présenté comme « chef de l’Etat et chef suprême des armées», invitant l’armée et la population togolaise à être de son côté.
Le Procureur de la République indique toutefois que l’enquête se déroulera dans le strict respect du principe de la présomption d’innocence et des règles procédurales en vigueur au Togo.
Rappelons que ce mardi 21 avril, Agbéyomé Kodjo a été arrêté chez lui par les agents du Service Central de Recherches et d’Investigations Criminelles (SCRIC) de la gendarmerie. L’opposant togolais avait été convoqué trois (03) fois de suite pour se faire entendre sur certaines accusations. Suite à son refus de se présenter, il a été emmené de force par les agents du SCRIC.
Les principales charges retenues contre l’opposant et ses complices sont: troubles aggravés à l’ordre public, diffusion de fausses nouvelles, dénonciations calomnieuses et atteinte à la sûreté intérieure de l’État. L’immunité parlementaire du député avait été levée lors d’une session plénière le lundi 16 mars 2020.
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Eric G.