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Bling-bling, goût effréné du pouvoir, politisation à outrance des institutions de la république. Quand l’envie de s’éterniser au pouvoir dépasse les limites du raisonnable. La laïcité de l’Etat s’est envolée par la fenêtre. Le parti au pouvoir se sert depuis quelques temps du système éducatif pour faire sa promotion. Chose préjudiciable pour un Etat laïc où le multipartisme n’est plus à remettre en cause.
Dans un pays où les dirigeants, sinon le parti au pouvoir est plus soucieux de la préservation du pouvoir que de répondre aux besoins des populations, il n’est pas rare de rencontrer des faits et gestes qui font penser que l’on est à une autre époque. Le Togo avec UNIR au pouvoir en est l’exemple le plus illustratif. Avec UNIR, tous les moyens sont bons pour préserver le pouvoir, dit souvent un analyste politique. Après avoir mis sous son contrôle les institutions de la république, le régime togolais à travers son parti s’est rabattu depuis quelques temps sur le monde de l’éducation à travers ses différents dons surtout en ce qui concerne les bâtiments scolaires. De quoi à s’inquiéter.
Il n’est pas rare de voir au Togo des bâtiments scolaires à l’effigie du parti au pouvoir. Ce fait s’est intensifié depuis que le RPT est devenu UNIR. Un parti politique qui offre un bâtiment en guise de don à un établissement scolaire public et de surcroît qui le fait badigeonner aux couleurs du parti. L’établissement scolaire est un endroit public censé réunir toutes les couches de la population dans leur diversité politique.
L’école est apolitique et cette façon de procéder compromet ce principe et fait reculer le pays à une autre époque, à l’ère des Parti-États. Ce qui est dangereux pour un pays qui se veut démocratique. Que ce soit dans la capitale ou à l’intérieur du pays, le parti au pouvoir s’adonne à cette pratique que certains qualifient d’obscurantisme politique. L’expérience des Partis-États a été amère. Continuer avec ces méthodes à l’heure où la lumière de la démocratie éclaire les peuples, ne peut qu’être assimilé à de l’obscurantisme. Même des bâtiments financés par certaines organisations internationales sont conformes aux couleurs du parti au pouvoir. EPP Segbé, EPP Sanguera KLEME ne sont que quelques exemples illustratifs.
Loin d’être un fait anodin, le régime s’en sert pour manipuler la mentalité des élèves dès leurs bas âges, à forger leur mentalité pour le parti comme dans les régimes coréens. Tout ceci en violation de l’article 36 de la constitution togolaise qui protège la jeunesse contre toute forme d’exploitation ou de manipulation. Quoiqu’on dise, ce parti regorge beaucoup d’intellectuels qui en réalité devraient déconseiller cette pratique qui n’honore pas l’image du pays. Mais hélas!
Ce mauvais exemple que donne le parti au pouvoir, est en train d’être repris par ses ailes marchandes. Le parti BATIR, s’adonne également à cette pratique. Quelques bâtiments scolaires sont badigeonnés à l’effigie de ce parti dans certaines localités en l’occurrence à Aklakou, dans la préfecture des Lacs. UNIR peint des bâtiments scolaires à ses couleurs. BATIR en fait de même. Au Togo, il existe plus de cent partis politiques. Si eux tous en faisaient autant, que deviendrait le monde de l’éducation nationale? Alors ce serait aller à la dérive.
Aujourd’hui, c’est un intellectuel qui est à la tête de ce ministère. Connu du monde universitaire non seulement pour son statut de président de l’Université mais aussi pour son goût pour les réformes. Nombreux sont ceux-ci espèrent qu’il mettra fin à cette méthode moyenâgeuse qui touche jusqu’à l’esprit même des élèves qui fréquentent ces écoles. Cette pratique digne d’une autre époque mérite d’être découragée afin de redonner au monde de l’éducation sa dignité, mieux sa laïcité. Le Professeur KOKOROKO est appelé à mettre fin à la récréation.
Amos D.
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