C’est l’Hebdomadaire panafricain Jeune Afrique qui l’annonce en exclusivité. BIA n’appartient plus au Togo. Elle est désormais proprité du groupe bancaire marocain Attijariwafa Bank. Ce groupe a effectivement été retenu pour la reprise de la Banque internationale pour l’Afrique au Togo (BIA Togo). Moyennant un chèque d’environ 15 millions d’euros.
Après avoir échoué dans la reprise de l’Union togolaise de banques (UTB), en septembre dernier, le groupe marocain Attijariwafa Bank est parvenu à rafler la mise devant la banque panafricaine Ecobank dans le processus de privatisation de la Banque Internationale pour l’Afrique au Togo (BIA Togo). Le Comité de privatisation présidé par l’ancien ministre Issifou Okoulou Kantchati a clos le 12 mars la procédure. « Attijariwafa Bank a remporté l’appel d’offre pour la BIA, en attendant la validation de l’opération par les autorités monétaires de la région. Les marocains ont proposé entre 10 et 15 milliards de FCFA [entre 15 et 23 millions d’euros, NDLR] avec garantie de passif. Ecobank avait proposé une meilleure offre financière, mais ne souhaitait pas reprendre le siège de BIA Togo. Attijariwafa est donc passé », révèle une source proche du dossier. Selon nos informations, le groupe aurait proposé 10,5 milliards de F CFA (environ 16 milions d’euros) pour la banque et le siège. Le passif serait d’environ 10 milliards de F CFA.
Loin du compte
Selon le montage prévu, l’État togolais cède 54% du capital (il possédait 69% des parts) et garde 15%. Les 31% restants sont repartis entre les privés et les salariés. Lancé une première fois en 2008, le long processus de privatisation des quatre établissements bancaires publics que sont l’UTB (détenue à 100 % par l’État), la Banque togolaise pour le commerce et l’industrie (BTCI, 83,52 %), la Banque togolaise pour le développement (BTD, 53 %) et la Banque internationale pour l’Afrique au Togo (BIA Togo, 68,79 %) a connu des fortunes diverses. À ce jour, seules la BTD et la BIA ont été cédées. L’État togolais qui espérait tirer 90 milliards de FCFA dans la privatisation des banques publiques est encore loin du compte.
Jeune Afrique