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TOGO/ INTERVIEW EXCLUSIVE : NIBOMBE DARE PARLE…

 

Grande place de Mons, quartier chic de cette prochaine capitale culturelle de l’Europe, Mons, en Belgique.  Où vivent les personnalités, dont l’actuel Premier Ministre Belge. Le 16è arrondissement « français » de cette ville, pour comparer. Mairie, police et autres grandes administrations.  C’est la qu’habite l’international togolais, Daré Nibombé qui est d’ailleurs le chouchou des fans de football. Très tôt, nous lui avons rendu un visite à domicile, entre sa maison et le stade où il partait à l’entraînement, nous avons réussi à obtenir son état d’âme au lendemain de la qualification des Éperviers . Satisfaction certaine, coup de gueule sur l’incident des primes, assurance sur le retour d’Emmanuel Adebayor Shéyi, mais aussi espoir pour la CAN 2013. Nous avons tout dit, même le départ de l’international pour la Malaisie probablement la semaine prochaine. Mais avant tout Nibombé  Daré sera à Lomé le 14 prochain pour un autre match, nous a  il confié. Interview Exclusive.

 

Nibombé Daré, Bonjour

Bonjour

Vous êtes  un  International togolais, jouant donc pour l’équipe nationale, les Éperviers du Togo ont livré et gagné un match historique contre le Gabon, et viennent d’être qualifiés  pour la  CAN  2013, comment vous sentez-vous après cette qualification ?

Je dirai tout simplement que ça fait plaisir ; c’est tout un peuple qui est content. On a joué, on a gagné, on s’est qualifié pour une CAN et les premières impressions, ça  ne peut être que la joie.

 

Qu’est-ce qui a selon vous pu contribuer à cette victoire dans la foulée des difficultés que connaît le football togolais ?

Je pense que la mobilisation des supporters dans un premier temps ; puisqu’autour de nous, on avait senti qu’on était soutenu par tout un peuple, on était soutenu par la fédération, on était soutenu par les autorités politiques. On a vu que chacun a mis du sien pour nous mettre dans de bonnes conditions afin de préparer ces deux rencontres fatidiques contre le Gabon. C’est ce qui  s’est traduit sur le terrain  par rapport à nos performances, en allant d’abord chercher un match nul à Libreville. Au match retour, on a gagné par deux buts à un, histoire de se qualifier pour la CAN 2013. Je pense qu’on a repris contact avec ce public, avec ce peuple  que nous sentions derrière nous. On sentait ce public  vouloir une qualification du Togo, des Eperviers  comme ce fut le cas il y a 6  ans.

Justement un soutien, une mobilisation populaire qui  a beaucoup motivé, seulement il y a de petits problèmes avant et après le match, des questions de primes, est-ce que ces problèmes  sont définitivement résolus, qu’est ce qui s’est passé exactement ?

Ecoutez !  Pour être franc, dans la plupart des sélections  africaines, on  vit toujours  les mêmes maux. Au fait, on était parti sur certains principes qui ont eu du mal à se finaliser mais dans la foulée de la qualification et vu l’effort fourni par les joueurs, vu la qualification pour la Coupe  d’Afrique des nations  2013, je pense que nos autorités se sont vite ressaisies et donné un avis favorable par rapport à nos exigences. C’est ce qui fait qu’au début,  il y a des bruits qui ont couru  ici et là, tout est finalement rentré dans l’ordre.  On a eu à rencontrer le premier ministre qui  a tenu un discours franc, un discours correct à notre avis et on était convaincu par ce qu’il nous a dit. Il nous avait rappelés à l’ordre  et  il avait demandé  à ce qu’on prenne dans l’avenir des dispositions pour que tout soit défini à l’avance. Je pense  que le dire, c’est une chose et le faire c’est  une autre  par rapport aux Eperviers.  Je pense que notre souci, c’est d’être sur le terrain et nous poserons nos doléances  et  on verra. Mais le plus important  comme l’a dit le premier ministre, il faudrait  que tout soit défini à l’avance, avant que la compétition ne commence.

Ce qui veut dire concrètement  que vous avez été satisfait par les primes du dernier match qui a vu le Togo  se qualifier pour la Coupe d’Afrique 2013?

Oui ! En partie satisfait. Vous voyez, nous, on avait demandé 18 millions.  Le gouvernement  était arrivé  avec une contre proposition de  12 millions. Il y avait un problème de 6 millions qui nous divisait. Maintenant quand tu  divises  6 par 2, ça  fait 3. Ils ont perdu  3 millions, nous, on a gagné 3  millions, et tout le monde est satisfait.…( séance de rire)

Cela veut dire que cela fait  15 millions que vous avez perçus  pour  le match qualificatif ?

 Oui, et je pense  que c’est raisonnable. On  n’a pas joué pour 15 millions mais on a joué pour qualifier le Togo pour la CAN 2013 en Afrique du Sud.

Votre capitaine Shéyi  Adébayor  n’est pas content de l’attitude des autorités et il ne semble pas donner sa position claire sur la participation à la CAN.  Adébayor Shéyi ne sera pas avec vous. Est-ce qu’à votre niveau, vous partagez le courroux, les griefs de votre capitaine ?

Oui, si on fait référence à ce qu’il avait dit dans la foulée de la victoire, il  était fâché au même titre que tous les joueurs. C’est notre représentant, notre porte-parole. Il avait dit çà, il avait raison parce que dans la foulée de la qualification, on ne savait pas ce qui était défini comme prime. C’est ce qui nous   a emmenés chez le premier ministre. Il voulait  tout savoir à l’avance. Nous avons fini notre travail sur le terrain, normalement les choses devraient aller naturellement. C’est un peu le bémol dans tout cela.  Quant à sa participation ou non à la CAN, je crois qu’il reviendra  à de meilleurs sentiments.  Vous le connaissez, il  n’est plus à présenter. Quelque part, il y a  le sens de patriotisme qui domine à la fin ou qui influence nos décisions.  On peut être fâché sur  un coup mais avec  les deux mois qui  nous restent, nous allons mettre  ça à  profit pour que tout le monde puisse répondre  à la convocation et  qu’ensemble, on aille défendre les couleurs nationales.

Cela  veut   dire que Adébayor et vous, êtes sur la même longueur d’onde, dans la même logique et que la balle est dans le camp des autorités ?

Oui, on est sur la même longueur d’onde,  la même optique,  d’autant plus que par rapport à nos antécédents sur les primes, personne ne veut encore négocier les primes. Si tout est défini à l’avance comme l’a dit le premier ministre, je ne vois pas pourquoi les joueurs iront s’asseoir  encore devant les autorités pour parler de primes. Nous, on doit  parler sur le terrain. Elles  doivent faire  suivre ce dont on a besoin. Comme je venais de le dire, on ne joue pas pour prendre de l’argent mais pour défendre une couleur,  une nation, notre république. Sans  vous mentir,  c’est une joie pour nous qu’on soit des représentants, des ambassadeurs pour ce  pays  et je ne vois pas pourquoi  à chaque fois, il faut  retourner autour  d’une  table pour parler de primes.  Tout ce qu’il  faut mettre en œuvre pour que la CAN  puisse se dérouler  dans de bonnes conditions, on le fera et on  laisse  nos autorités faire  le reste.

Avant dernière question, Nibombé Daré, revenons  à vous, vous  avez livré hier un match  dans votre club  de Boussu en  Belgique et le match n’a pas été soldé par une victoire, ça, c’est une première déception  de vos fans. Vous êtes le chouchou des supporters de Belgique notamment de Boussue et deuxième déception, on annonce à vos supporters   que vous devez quitter la Belgique pour la  Malaisie, comment cela  s’est passé ?

C’est une information que je connaissais depuis un certain temps avant d’aller jouer  contre le  Gabon. Et ça  s’est précipité dans le courant de  la  semaine passée. Je vais probablement partir et  hier, on a eu un match, on s’est loupé à domicile. Voilà une double déception pour nos fans. J’ai donné tout ce que j’avais.  Ce club de Boussu m’a permis de me relancer après ma blessure  de l’Allemagne. Je suis à la fois content et déçu parce que j’abandonne une équipe en pleine compétition et même  si tout n’est pas encore fait à 100 %, je pense que j’irai en Malaisie et je laisse  suivre le reste.

Qu’est-ce qui a motivé cela ? Est-ce que la  Malaisie vous a fait de très belles propositions ou c’est parce que vous n’êtes pas  totalement  satisfait de votre ancien club ?

Non et non. Il n’y a pas ça. Si je m’exporte en Malaisie, c’est  pour des raisons à la fois sportives  et financières.  Dans la vie de tout un  chacun, tout le monde  cherche  à gagner mieux. Si les propositions collent, je ne vois pas pourquoi je ne serai pas tenté par un  déplacement là-bas. C’est un continent qu’il faut découvrir, un football qu’il faut découvrir. J’irai là-bas et on verra la suite.

Nibombé Daré, merci

C’est à moi de vous remercier.

Interview réalisée à Mons (Belgique) par Carlos KETOHOU

 

 

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