L’ancien ministre togolais de l’agriculture, Messan Ewovor a exercé un passage pas du tout honnête au ministère. Reproché d’avoir dilapidé des milliards des fonds destinés à l’agriculture dans le cadre du programme PNIASA (cf rapport Banque Mondiale), le ministre a été expulsé gentiment de ministère sans qu’aucune action ne soit intentée contre lui de la part de l’Etat.
D’après nos enquêtes, c’est la filière cotonnière qui a été la plus grande victime du Ministre Messan Ewovor. Juste après son départ, cette filière a été émaillée de malversations au point de connaître l’interpellation de Baba Djabakatié, le président de la Fédération nationale des producteurs de coton. Des accusations mutuelles qui opposaient ce producteur et le nouveau ministre Ouro Koura Agadazi ont fini par l’emporter sur le plus faible, Baba Djabakatié accusé d’avoir détourné la somme de 400 millions de FCFA.
Mais le bourreau de l’ombre dans la filière cotonnière est l’ancien ministre Ewovor. Il a, non seulement, mis en péril les financements issus des apports extérieurs, mais aussi compromis la production même du coton. Il n’aime pas le coton.
La preuve, lorsqu’il était aux affaires, il a été constaté le trafic vers le Bénin de plusieurs milliers de tonnes d’engrais destinés aux paysans. Ce produit qui occupe une place importante dans la production du coton a traversé les frontière poreuses vers dans la région centrale pour tomber dans les magasins de certaines villes frontalières du Bénin, notamment Savalou au nord.
D’autres villes béninoises ont également accueilli les engrais de l’ancien Ministre Ewovor qui circule aujourd’hui en toute impunité.
La bonne gouvernance n’est pas encore une réalité au Togo. Le jeu est facile, lorsqu’on est aux affaires, il suffit de puiser dans les caisses de l’Etat et de se voir limoger sans aucune poursuite avant de revenir en force à un autre poste, souvent plus juteux après quelques mois de repos estival. Du chemin à faire pour la transparence.
Alfredo Philomena