La gestion de pandémie de Covid-19 est un impérative de l’heure pour les autorités togolaises. Des mesures annoncées çà et là par le gouvernement togolais et le Chef de l’Etat en particulier ne sont jusqu’à présent à la hauteur d’une riposte efficace de cette crise sanitaire. Cependant, il est à remarquer que la quasi-totalité des initiatives visant à enrayer cette pandémie viennent seulement du sommet de l’Etat. Force est de constater que les structures étatiques sont curieusement sombrées dans un mutisme, une inaction totale. Des structures étatiques, des ministères clés liés à la population qui avant la pandémie du siècle, vantaient leurs actions, en cette crise c’est l’heure de prouver l’efficacité des leurs différentes actions au service de la population togolaise.
C’est désormais une bataille ouverte de tous les pays du monde entier contre le Covid-19 et le Togo n’est pas du reste. De part les pays touchés par ce virus, la riposte est une affaire nationale qui engage tout citoyen mais surtout toutes les structures étatiques qui ne cessent de prendre des initiatives et mesures à l’endroit de leur population dans l’unique but de venir au secours celle-ci en cette période difficile. Mais au Togo, toutes les mesures sont concentrées au sommet de l’Etat ; les ministères qui sont directement interpellés pour voler au secours de la population touchée par les effets économiques de la gestion de cette crise sanitaire aux lourdes conséquences économiques, sont tous portés disparus. Ils ne font que se greffer à ces quelques mesures prises par le chef de l’Etat. Pourtant les ministres de tutelle n’ont jamais cessé de clamer leurs actions qu’ils jugent au profit de la population togolaise, sinon des couches les plus défavorisées.
C’est à des périodes de crise comme celle-ci que l’on jauge en réalité de la compétente de ceux qui ont en main la gestion de l’appareil d’Etat. Et sur ce coup, les autorités togolaises brillent pour le moment par des mesures rendues inefficaces par des accompagnements qui jusqu’alors ne sont pas à la hauteur des dégâts que causent cette pandémie à la population sur le plan économique.
Par exemple on semble semer dans l’opinion que l’électricité et l’eau seront gratuites durant cette période d’urgence sanitaire. Même si plusieurs pays l’ont fait, il n’en est rien de tout cela au Togo, c’est juste une partie de ces frais qui sera prise en charge par l’Etat.
Bref, aucune des mesures sociales annoncées par le Chef de l’Etat lors de son discours du 1er avril dernier n’est encore effective. Si l’on note un réel engagement à la tête du pays, des ministères clés qui doivent en réalité s’investir dans ce combat sont inexistants sur le front. Cependant le Togo est un pays disposant des structures étatiques y compris les ministères. C’est l’heure où la population a le plus besoin de ces structures.
L’un des ministères directement interpelés dans la lutte contre Covid-19 est celui de l’Action sociale, de la promotion de la femme et de l’alphabétisation. Et justement c’est l’heure plus que jamais du volet social. Ce ministère dirigé par Mme Léa Tchabinandi Kolani a pour prérogative de veiller à la protection des personnes âgées, la protection et la promotion des personnes handicapées et la prise en charge des réfugiés et des personnes déplacées internes. En ces temps-ci où toutes les activités économiques sont à terre, ces personnes nécessitent une aide conséquente de la part du gouvernement. Et c’est en cela la ministre est interpelée pour montrer ses compétences ou mieux encore poser des actes concrets au bénéfice de la population en particulier les femmes, les orphelins, les vieillards, les sans-abris, bref les couches vulnérables. C’est en cela que l’on pourrait mesurer l’importance de son ministère. Mais la ministre a disparu depuis que le pays est parti en guerre contre, selon les mots du locataire de la Maison Blanche, le Virus chinois. C’est l’heure de se réveiller de son profond sommeil.
L’autre ministère qui a tant fait du bling bling il y a de cela quelques mois avant que Covid-19 ne dicte sa loi, est le ministère de l’agriculture. Avec son Ministre Koutéra Noël BATAKA, pas mal d’initiatives ont été entreprises et vantées ; TELEFOOD et tant d’autres. A l’heure actuelle de crise sanitaire avec grande répercussion sur la population, ce ministère devrait s’activer sur le terrain en coordination avec l’ANSAT pour mettre à la disposition de la population des vivres, des produits alimentaires de première nécessité.
Ailleurs cela a été fait et beaucoup de pays africains se préparent encore pour mettre gratuitement des vivres à la disposition de leurs populations. Ce n’est pas de mer à boire, le Togo peut également le faire. Et c’est à ce ministère de porter cette initiative. Paradoxe, l’ANSAT a plutôt mis sur le marché des produits à prix normal comme si de rien n’était. Le ministère dont on a clamé tant les compétentes, c’est le moment de faire ses preuves.
De l’autre côté le Ministère du développement à la base, de l’artisanat et de la jeunesse n’est non plus épargné par cette crise sanitaire. En réalité, ce ministère devrait être au chevet de la population de base. C’est lieu de jauger de l’efficacité de ses multiples programmes aux multiples dénominations présentés comme pour servir le développement à la base. Mais hélas, la réalité sur le terrain montre que ce projet est inefficace et en ces temps de crise ce ministère doit en réalité porter des projets innovants dans le but de soulager la population. Ce qui n’est pas fait. Victoire Dogbé a aussi disparu des radars avec ses fameux restaurants communautaires.
Enfin, priorité oblige, c’est le moment pour le secrétariat d’Etat auprès de la présidence de la république chargé de l’inclusion financière et du secteur informel de mettre en exécution le fameux transfert monétaire avec l’histoire de finance inclusive FNFI. A ce jour, aucun chiffre ne permet d’accompagner le secteur informel dont elle à la charge, aucun algorithme cohérent, ce qui rend très complexe la tâche d’accompagnement.
Depuis le discours du Chef d l’Etat parlant du transfert monétaire aux plus vulnérables, elle reste aussi absente sur le terrain. Cela démontre le niveau d’improvisation dans lequel les structures d’état, notamment les ministères végètent : incapables de servir quand il faut et où il faut. Assih Mazamaesso est introuvable en cette période de riposte contre la pandémie.
Comme on peut le constater, tous ces ministères sont restés sans action dans la lutte contre cette pandémie. Au moment où le peuple a le plus besoin de ces ministres, ils se sont portés disparus. C’est le silence radio. Cet état de fait prête le flanc à ceux qui pensent que ces ministres ne sont pas aussi compétents comme on le clame souvent.
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Amos DAYISSO