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Togo: Buhari veut comprendre

Contrairement à l’apparence qui faire croire à une sérénité du pouvoir togolais de contrôler la situation de crise actuelle,  le pouvoir de Lomé est sous pression. La CEDEAO qui est de plus en plus flouée par le gouvernement togolais dans ses engagements se remet au Président Nigérian Mohamed Buhari qui est l’un des seuls présidents actuel à faire bouger les lignes. Buhari est surpris de la léthargie qui frappe l’exécution de la feuille de route de la CEDEAO et invite Faure Gnassingbé à prendre ses responsabilités historiques vis-à-vis de son pays, mais aussi de la préservation de la stabilité de la sous région. La sommation du président nigérian repose sur la candidature ou non de Faure en 2020. Le fils à Eyadéma encore une l’histoire de l’armée et de la légalité constitutionnelle pour lui d’être candidat. 

La feuille de route de la CEDEAO n’est rien d’autres que le remake de l’accord politique Global signé en août 2006 entre le pouvoir et l’opposition.

Ce qui les assimile tous les deux est le contexte. En 2006, Faure Gnassingbé était abattu par les courbatures populaires et diplomatiques après son hold up électoral au lendemain du décès de son père Gnassingbé Eyadéma. Une élection émaillée de 500 morts selon le rapport des Nations Unies. Confronté à la pression, Faure appelle à la rescousse des facilitateurs qui après les discussions ont fait signer un accord politique global APG, le 26ème du genre dans l’histoire politique du Togo

Le pouvoir de Lomé, héritier de la mauvaise fois de son prédécesseur avait juste pour intention de se légitimer en foulant du pied les accords. 12 ans après, les clauses de l’APG sont restées dans leur état malgré l’insistance de l’opposition à les voir appliquées

Le 19 aout 2018 un parti, PNP de Tikpi Atchadam rappelle au régime qu’il est temps de voir les engagements respectés.

L’ampleur de la mobilisation du PNP rejoint par 13 partis politiques d’opposition a ébranlé le pouvoir de Lomé qui a de nouveau trouvé le chemin du dialogue en appelant encore une fois au secours la CEDEAO. Dans les mêmes conditions de température et de pression, le pouvoir s’en est sorti haut les mains après avoir réussi à neutraliser l’arme de l’opposition : Les manifestations de rue.

La feuille de route qui établissait des conditions claires à une normalisation de la crise a été encore une fois tutoyée.

Le gouvernement togolais a profiter pour mettre en branle la machine électorale contre vents et marrées.

Pression de l’opposition, sommations de la CEDEAO, interpellation des Etats n’ont guère fait reculer Faure Gnassingbé qui fait avancer inexorablement le Togo vers le chaos. Des élections violentes.

Devant la menace d’instabilité du Togo et de la sous région, le président togolais a été invité  la semaine dernière à s’expliquer sur la dérive politique qu’il incarne.

Le Président Buhari, avec d’autres personnalités de la CEDEAO ont posé des questions claires : Pourquoi le recensement a été lancé sans la recomposition consensuelle de la CENI ? Qu’en est il de la cour constitutionnelle ? Quelle est la situation par rapport au découpage électoral ?

A ces trois préoccupations qui sont contenues dans la feuille de route, l’intention du président togolais sur l’élection présidentielle de 2020.

A toutes ces questions, le président togolais évasif dans ses explications a rassuré une déstabilisation de la sous région, il y en aura pas.  Il réaffirme avoir maîtrisé la situation.

Sur la CENI, il aurait jeté la responsabilité sur les partis d’opposition qui ne s’accordent pas sur les membres à envoyer. Evoquant du coup la crise gratuite créée par l’UFC dans le maintien de son membre à la CENI.

Sur la question de sa candidature à l’élection présidentielle de 2020, d’après les informations parvenues à notre rédaction, le président aurait confié se conformer à la constitution de son pays qui sera naturellement révisée et limiter comme le recommandent les reformes, la limitation du mandat et le mode de scrutin.

D’après les informations, il n’a pas donné son intention de dire oui ou non il sera candidat mais confie que la révision de la constitution ne devrait pas le fixer.

En bref, la rencontre entre le Président togolais et le Chef de l’Etat nigérian n’a rien accouché qu’une souris. Puisque, le processus électoral sauvagement engagé actuellement suis son bonhomme de chemin, et rien ne présage la volonté du chef de l’Etat togolais à faire tourner au Togo les pages sombres de la dictature père et fils dont il est le garant et le champion.

La mauvaise foi portée au pinacle…

Le site de propagande du pouvoir togolais a vite fait de montrer patte blanche à l’exécutif togolais dans une volonté mesquine de s’engager dans la révision de la constitution : « Les députés s’apprêtent à examiner un projet de réforme constitutionnelle qui prévoit, notamment, une limitation des mandats présidentiels et une réforme du mode de scrutin. Une fois adopté en conseil des ministres, le texte sera transmis à l’Assemblée.. »

Cette manipulation abjecte de la situation est le fruit de la rencontre avec le président Buhari qui a sommé le président togolais de faire évoluer les choses.

Le RPT/UNIR a des méthodes hautement nuisibles pour la démocratie. Dans un contexte où toutes les lois et tous les textes sont sodomisées, le pouvoir évolue dans un simulacre de volonté de démocratie.

Il dresse un tableau de bonne conduite en évoquant une assemblée nationale, un exécutif, une justice et des les hommes qui incarnent celles comme l’accomplissement de la démocratie. Or toutes ces institutions et les personnes qui les incarnent sont confondues au parti au pouvoir et roulent exclusivement pour le maintien au pouvoir de Faure Gnassingbé.

Aller défendre  la cause d’un état de droit que le Togo en donnant l’impression de faire jouer par leurs rôles, les institutions, est une grande tromperie.

A ce jour donc, la peur au ventre, le pouvoir togolais fonce vers des élections législatives contestées par l’ensemble de l’opposition.

Il a réussi à empêcher l’opposition et la société civile de jouir de son droit constitutionnel qu’est la manifestation populaire,  il a réussi à décapiter les mouvements citoyens en arrêtant systématiquement les responsables et en créant un climat de terreur dans le pays.

A cette allure, les craintes d’un scénario imprévisible sont grandes au Togo. Poussé à bout et incapable de s’exprimer par les moyens constitutionnels, les acteurs réfléchissent à des moyens extrêmes d’équilibre de la terreur pour se faire justice. Ce qui est assez menaçant pour le Togo et l’ensemble de la sous région.

Posture d’opposition…

 L’opposition togolaise a deux moyens de pression : La rue et le lobbying. C’est vrai, le pouvoir dans ses coups bas à réussi à émousser l’arme redoutable qui l’a mis en difficulté : La manifestation de la rue.

Mais, contrairement à ce que pensent les tenants du pouvoir, rien n’est encore joué et le pire est aussi à craindre.

La société civile, les mouvements citoyens qui se multiplient ne sont pas un bon signe pour la tranquillité d’un pouvoir qui organise les élections dans une provocation désinvolte.

La seconde arme est le lobbying à l’endroit des représentations diplomatiques et des institutions étrangères.

Les 50 ans au pouvoir de la famille Gnassingbé suffisent pour discréditer un régime qui multiplie mensonges et chantages dans les chancelleries.

D’après les informations, la C14 qui incarne l’opposition démocratique est attendue dans les prochains jours, soit au Ghana, soit au Nigéria pour évaluer la situation de l’entêtement du régime togolais.

Ces rencontres sont importantes pour mettre à nu les arguments fallacieux soutenus par Faure Gnassingbé cet ses collaborateurs à l’endroit de la communauté internationale pour se maintenir.

L’opposition togolaise  est affaiblie par un pouvoir répressif et cynique dans la distribution équitable des richesses.

L’opposition togolaise est affaiblie par la détention par l’adversaire au pouvoir des armes de guerre pour mater ses militants.

L’opposition togolaise reste affaiblie par des moyens financiers utilisés par le régime pour détourner l’attention de certains acteurs sur la gravité de la crise.

C’est pourquoi, sans hésitation ni diplomatie, la CEDEAO, l’Union Africaine, l’ONU et les grands Etats devraient peser de leur poids pour permettre au peuple togolais de s’affranchir d’une dictature cinquantenaire dont la tartuferie a défoncé les plafonds.

 

 

 

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