Une guerre chasse l’autre, ou l’occulte, hélas. Alors que l’attention est concentrée sur le conflit au Mali, alors que l’armée française combat au Sahel des groupes armés affiliés à Al-Qaida, dont les abominations contre la population civile des régions du nord du Mali ont été abondamment documentées par les défenseurs des droits de l’homme, alors, donc, que la crise dans les vastes espaces du Sahara mobilise la diplomatie internationale, un autre théâtre de crimes de grande ampleur ne doit pas être oublié : la Syrie.
Rappelons-le : l’ONU y a dénombré plus de 60 000 morts, la plupart ayant péri au cours du semestre écoulé. En Syrie, on peut dire que c’est un régime, un pouvoir d’Etat, celui de Bachar Al-Assad, qui endosse le rôle du ‘terroriste’ auteur de crimes de masse incessants contre sa propre population. Récemment encore, un massacre perpétré à l’université d’Alep a fait plus de 80 morts, le régime de Damas et la rebellion syrienne se renvoyant chacun la responsabilité de ce drame.
Face à l’ampleur du drame syrien, la diplomatie internationale n’a cessé de patiner. L’attitude de l’administration Obama, qui avait laissé entendre à certains alliés européens que sa politique pourrait se durcir, une fois passée l’élection présidentielle américaine, continue pourtant à se limiter à une stratégie d’endiguement. La priorité, au-delà de l’indignation générale exprimée par les Occidentaux, consiste à empêcher que la crise ne se répande vers d’autres pays du Moyen-Orient.
Petite lueur d’espoir : à l’ONU, des pays membres du Conseil de sécurité, dont la France, s’activent en faveur d’une saisine de la Cour pénale internationale, pour envoyer le signal qu’il n’y aura pas d’impunité pour les auteurs des crimes les plus graves. Il faudra, cependant, pour que cette démarche aboutisse à une résolution, parvenir à surmonter l’obstacle du veto russe. Déjà opposé à (…)