A toutes les élections présidentielles, il y a des candidats sérieux et ceux qui savent qu’ils vont à une compétition pour la forme et pour des motivations qu’eux seuls maîtrisent. Pour la présidentielle du 15 avril prochain au Togo, cinq ont déposé leur dossier.
Parmi les cinq candidats, deux sont ceux qui peuvent être considérés comme les favoris et les plus sérieux.
Logiquement, le Chef de l’Etat Faure Gnassingbé, candidat du parti au pouvoir, UNIR et Jean-Pierre Fabre, le Chef de file de l’opposition, président de l’ANC et candidat du CAP 2015.
La bataille va donc opposer principalement les deux hommes qui sont les plus remarquables sur la scène politique.
L’un, Faure Gnassingbé, successeur de son père, Gnassingbé Eyadéma (38 ans au pouvoir) vante les réalisations et le bilan depuis son accession au pouvoir en 2005. Il dirige un parti politique qui a subi des mutations et qui rassemble les cadres de l’administration togolaise, plusieurs éléments des forces armées, des particuliers et des hommes d’affaires, ainsi que des militants sur toute l’étendue du territoire. Il lui est reproché de refuser les reformes politiques, de forcer un troisième mandat, et de porter le patronyme Gnassingbé qui risque de totaliser avec le prochain mandat un demi siècle à la tête du Togo.
Ses partisans rejettent catégoriquement ces thèses en tentant de départir, lui, son parti, et ses réalisations de ceux de son père. Pour eux, il n’y a pas de doute, il sera élu.
Jean Pierre Fabre, Chef de file de l’opposition ne démérite pas. Il incarne l’opposition radicale, détient un électorat législatif de près d’un million d’électeurs légèrement inférieur à celui du parti au pouvoir (législatives 2013).
Il a réussi à supplanté son ancien parti ; l’UFC de Gilchrist Olympio aujourd’hui devenu allié du parti UNIR.
On reproche à Fabre de ne pas être rassembleur et de pas être à la hauteur de la gestion du pouvoir.
Ses partisans rigolent au nez de ceux qui tiennent ces propos en donnant la preuve de sa capacité à gérer un groupe, pas des moindres, comme le parti l’ANC, malgré tous les obstacles et les embûches.
Candidat, Fabre est donc le principal challenger de Faure Gnassingbé.
La détermination est susceptible de part et d’autre de ces deux favoris et chacun est sûr de l’emporter sur l’autre.
Rien n’est à priori joué sur la question des candidatures, puisque les dossiers de candidatures sont en étude et vont être transférés à la cour constitutionnelle pour les valider.
Mais ce qui est constant est que tout se jouera entre Faure Gnassingbé et Jean Pierre Fabre.
Les trois autres candidats, ne seront que des compléments d’objet… indirects.
Carlos KETOHOU