BRUXELLES, Royaume de Belgique, 14 juillet 2014/African Press Organization (APO)/ — L’UE s’apprête à lancer son tout premier fonds fiduciaire multidonateurs en faveur du développement, au profit de la République centrafricaine. Doté d’un montant initial de 64 millions d’euros, ce fonds constitue un instrument international efficace et coordonné visant à aider la population de ce pays tout en contribuant à le stabiliser. Il s’ajoute à l’importante contribution (84,5 millions d’euros) apportée depuis décembre 2012 par la Commission européenne à la République centrafricaine en matière d’aide humanitaire.
M. Andris Piebalgs, commissaire européen chargé du développement, cosignera l’accord instituant le fonds avec Mme Annick Girardin, secrétaire d’État française au développement, M. Gerd Müller, ministre allemand du développement et de la coopération, et Mme Lilianne Ploumen, ministre néerlandaise du commerce extérieur et de la coopération au développement, lors de la réunion informelle des ministres du développement qui se tiendra à Florence (Italie), en présence de Mme Florence Limbio, ministre centrafricaine de l’économie et de la coopération internationale.
En prélude à la cérémonie de signature, M. Piebalgs a fait la déclaration suivante: «La République centrafricaine doit actuellement faire face à une grave crise humanitaire, politique et sécuritaire nécessitant une approche réaliste et pragmatique pour venir en aide à ses habitants aussi efficacement que possible. Il nous faut sortir des sentiers battus, collectivement, et orienter notre réflexion et notre action vers la recherche de solutions qui assurent le lien entre la gestion des urgences, la réhabilitation et le développement. En agissant de concert, en mutualisant nos ressources financières, nos compétences et nos forces respectives, nous obtiendrons bien plus qu’en œuvrant séparément. Je suis particulièrement reconnaissant aux gouvernements français, allemand et néerlandais, qui ont décidé de collaborer avec la Commission à la création de ce fonds novateur et j’invite les autres donateurs de l’UE et de la communauté internationale à nous rejoindre.»
«Il est essentiel d’établir des liens entre l’aide d’urgence, la réhabilitation et le développement si nous voulons que les choses changent à long terme en République centrafricaine, fragilisée par une situation de crise. Le fonds fiduciaire Bêkou profitera à la population du pays, dont les souffrances perdurent, et contribuera à réduire la fragilité générée par cette crise dans toute la région», a déclaré Mme Kristalina Georgieva, commissaire de l’Union européenne responsable de la coopération internationale, de l’aide humanitaire et de la réaction aux crises.
Le fonds fiduciaire Bêkou (qui signifie «espoir» en sangho, la langue principale du pays) de l’Union en faveur de la République centrafricaine préparera la transition entre l’intervention d’urgence, dont relève notamment l’aide humanitaire, et l’aide au développement à long terme. Il contribuera à la reconstruction du pays, notamment en restaurant les administrations nationales et locales, en rétablissant les activités économiques et les services essentiels (comme l’électricité, les transports, la santé et l’éducation) et en stabilisant le pays. Ses activités viseront aussi à permettre aux pays voisins de surmonter les conséquences de la crise frappant la République centrafricaine. Des normes élevées en matière de responsabilisation seront appliquées dans la mise en œuvre de ce fonds fiduciaire, compte tenu du contexte particulier du pays. Les premières contributions au fonds fiduciaire Bêkou de l’UE comprennent:
39 millions d’euros du Fonds européen de développement et 2 millions d’euros du budget humanitaire de l’UE, tous deux gérés par la Commission européenne,
5 millions d’euros versés par la France en 2014 et 5 millions d’euros supplémentaires envisagés pour 2015,
5 millions d’euros versés par l’Allemagne en 2014 et 5 millions d’euros supplémentaires envisagés pour 2015,
3 millions d’euros versés par les Pays-Bas
Une conférence des donateurs prévue dans le courant de cette année aura pour vocation de lever des fonds supplémentaires.
Soutenir les autorités dans le processus de transition
M. Piebalgs et Mme Florence Limbio cosigneront aussi un accord portant sur un contrat dit d’appui à la consolidation de l’État (33 millions d’euros), aux termes duquel l’UE apportera un soutien financier direct au budget du gouvernement centrafricain en vue d’aider les autorités de transition, notamment, à payer les salaires des fonctionnaires.
Soutien actuel de l’UE à la République centrafricaine
Les fonds débloqués aujourd’hui viennent s’ajouter aux trains de mesures déjà annoncés, parmi lesquels une enveloppe de 27 millions d’euros provenant des fonds de l’UE consacrés au développement, destinée à faire face aux besoins immédiats de la République centrafricaine en matière de santé et d’éducation et versée sous la forme de contributions au Fonds international de secours à l’enfance des Nations unies (UNICEF) et à l’Organisation mondiale de la santé (OMS), et une enveloppe de 20 millions d’euros destinée à soutenir le processus électoral par l’intermédiaire du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD).
L’Union européenne a réagi à la crise qui sévit en République centrafricaine depuis 2012 au moyen d’une approche globale alliant aide humanitaire et aide au développement à long terme, le tout couplé à une opération militaire (EUFOR RCA), ayant reçu le feu vert du Conseil de sécurité des Nations unies, qui contribue à instaurer un environnement sécurisé.
Plus de 2,5 millions de Centrafricains (sur une population de 4,6 millions) ont besoin d’une aide humanitaire. Au 1er juillet de cette année, le pays comptait plus de 535 000 personnes déplacées en son sein. À ce jour, plus de 388 000 Centrafricains ont trouvé refuge dans des pays voisins.
Le montant global de l’aide au développement de l’UE mobilisée depuis le seul début de l’année 2014 s’élève à ce jour à 120 millions d’euros. Entre 2008 et 2013, environ 225 millions d’euros ont été consacrés à l’ensemble du pays par l’intermédiaire des divers instruments financiers de l’UE (160 millions d’euros au titre du 10e FED et 65 millions d’euros dans le cadre du budget de l’UE).
Fonds fiduciaires de l’UE
Les fonds fiduciaires de l’UE dans le domaine des actions extérieures sont des fonds mis en commun par un certain nombre de donateurs, en particulier l’Union européenne, ses États membres, des pays tiers, des organisations internationales ou des donateurs privés, comme des fondations ou des citoyens, afin de soutenir des objectifs arrêtés d’un commun accord.
Le fonds fiduciaire Bêkou permettra à l’UE et à d’autres donateurs de réagir collectivement et avec une vision claire de la répartition des tâches face à la crise politique et sécuritaire qui frappe la République centrafricaine, où peu de pays sont présents par l’intermédiaire d’une ambassade ou de leurs propres agences de développement. Pour plus de renseignements, voir le MEMO/14/483 sur la création du fonds fiduciaire Bêkou.
Pour de plus amples informations
Site web de la direction générale du développement et de la coopération – EuropeAid:
http://ec.europa.eu/europeaid/index_fr.htm
Site web de M. Andris Piebalgs, commissaire européen au développement:
http://ec.europa.eu/commission_2010-2014/piebalgs/index_fr.htm