Depuis quelques années, les panneaux publicitaires sauvages prolifèrent dans la capitale togolaise dans une anarchie totale. Cette prolifération devient une menace pour la sécurité des riverains. Le long des grandes artères, aux abords des ronds-points, dans les quartiers périphériques du centre-ville, ces affichages sont sommairement implantés et envahissent la capitale. Des panneaux qui s’effondrent lors des intempéries, un réel problème de sécurité. Le grand panneau du rond-point douane en est un exemple remarquable.
La publicité est un facteur primordial de la structuration d’un système de consommation et un élément important qui suit la croissance économique. Toutefois, si des lois censées encadrer ce domaine ne sont pas appliquées et sans aucun encadrement rigoureux des autorités, les activités publicitaires peuvent virer au drame.
Au rond-point douane d’Adidogomé par exemple, se hissent de nombreux panneaux publicitaires. Et les riverains se trouvent confrontés à un sérieux problème. Beaucoup de ces panneaux sont dans un état délabré. Parmi les nombreux, s’érige un plus dangereux, menace réelle pour la population. Un grand support non utilisé, totalement rouillé et qui se détache en ferraille à chaque coup de vent. Avec ce géant support en décomposition, il est courant de voir en plein jour des chutes de ferrailles faisant des victimes. Ils y a deux semaines de cela, un vendeur s’est blessé en recevant un bout de fer sur l’épaule. Et ce n’est pas un cas isolé, des Zémidjans (Taxi-motos) haussent le ton tous les jours et attirent l’attention sur les conséquences de ces panneaux en ruine.
Comme le dit une vendeuse : « Nous faisons toujours attention quand nous passons par-là, on ne sait jamais. Mais parfois quand le soleil tape fort, nous sommes obligés de rester sous l’ombre des panneaux. On s’inquiète, mais bon ». Très souvent donc, les marchands ambulants ce mettent devant ces affichages pour vendre leurs articles. Ce qui est très dangereux car ils menacent de tomber au moindre coup de vent.
On a souvent l’impression qu’il n’existe aucune réglementation qui définisse les clauses d’attribution des emplacements et qui veille à maintenir ces affichages dans un bon état. Les populations riveraines s’avouent excédés ; Si une croissance économique s’accompagne nécessairement d’une prolifération des activités publicitaires, il est peut-être temps d’encadrer rigoureusement ce domaine avant que la situation ne s’envenime.
Des dispositions doivent être prises pour que l’urbanisation et l’émergence du marché de la communication utilisant des panneaux publicitaires ne soient pas un danger public. D’autant plus que ce constat ternit l’image du “premier réformateur en Afrique“, titre conféré au Togo par le rapport Doing Business, publié le jeudi 24 octobre 2019.
Éric GAGLI (Stg)