Le ministre Gilbert Bawara se mélange les pédales. Et pour cause, il dit à la fois une chose et son contraire. Au cours d’une rencontre entre les acteurs impliqués dans le processus électoral en cours vendredi, le patron de l’administration territoriale s’est dit « très satisfait » de la manière dont les opérations de recensement se sont déroulées dans la zone 1.
« Nous nous réjouissons du fait que les choses se soient passées de façon globalement satisfaisante dans la première zone. Tout s’est bien déroulé et nous ne pouvons qu’en être satisfaits », a indiqué le ministre Bawara à la sortie de la rencontre.
Mais en dépit de cette autosatisfaction étonnante, voilà le même ministre qui dit vouloir mettre tout en œuvre pour corriger dans la zone 2 les imperfections remarquées dans la zone 1. Comme s’il se reprochait quelque chose en ce qui concerne les opérations de la première zone.
Etrange satisfaction du ministre Bawara !!!! Peut-on s’exclamer, surtout quand on sait que de nombreuses irrégularités ont été constatées dans le recensement de la zone 1. Au cours d’une conférence de presse organisée en fin de semaine, les responsables du CST et de la Coalition Arc-en-ciel ont indiqué avoir relevé des cas de recensement de mineurs et d’étrangers dans plusieurs localités à l’intérieur du pays grâce à des « comités de vigilance » qu’ils ont installés sur l’ensemble du pays.
« Les informations qui nous sont parvenus font état de l’inscription massive de jeunes de 15 ans et même moins, sur les listes électorales avec l’aide des membres des comités listes et cartes (CLC), peu scrupuleux. Ces mineurs ont été, pour la plupart des cas, dirigés vers des centres de recensement spécifiques où ils été enrôlés », affirment le CST et la Coalition Arc-en-ciel dans une déclaration commune rendue publique.
« Le même procédé de fraude basé sur l’inscription, à l’aide de cartes de militants UNIR, fut utilisé pour la plupart des cas d’enregistrement d’étrangers originaires non seulement des pays frontaliers au Togo, mais aussi des maliens, des nigériens et nigérians installés dans plusieurs préfectures de la Zone I », souligne la déclaration.
De quoi contredire la satisfaction débordante de l’ancien ministre de la Coopération qui, avec une CENI complètement inféodée au pouvoir, veut organiser les prochaines législatives de façon catastrophique.
Rodolph TOMEGAH