Dès l’été prochain, les opérateurs miniers devront transformer sur place le cuivre et le cobalt, avant exportation.
La troisième tentative d’interdire aux compagnies minières de transformer les minerais à l’étranger sera-t-elle la bonne ? La RD Congo, l’un des principaux producteurs de cuivre au monde, avait déjà tenté d’introduire des règles similaires en 2007, puis en 2010. En vain. Mais le gouvernement ne désespère pas d’interdire les exportations de concentrés de cobalt et de cuivre, ces produits intermédiaires qui alimentent les fonderies et les raffineurs.
Son projet d’interdire l’exportation de concentrés, annoncé le mois dernier, a provoqué une levée de boucliers chez les industriels du secteur, qui se sont plaint que de fréquents déléstages perturbaient déjà gravement les activités de transformation dans le pays. Moîse Katumbi, le puissant gouverneur du Katanga – l’eldorado congolais du cuivre -, a d’ores et déjà déclaré qu’il n’appliquerait pas la mesure.
Délai de grâce
Les miniers se verront accorder un délai de grâce de trois mois afin de leur permettre d’ajuster leurs opérations, a indiqué à Reuters Martin Kabwelulu, le ministre des Mines. « Le gouvernement est pleinement conscient qu’ils ont des problèmes d’électricité », a-t-il souligné, ajoutant que le gouvernement s’entretiendra avec les sociétés minières opérant dans le pays pour examiner la question des sources d’énergie.
Il est peu probable que cette interdiction d’exporter affectera les grands producteurs que sont Freeport McMoRan ou le trader de matières premières Glencore, qui traite déjà à l’intérieur du pays le gros du cuivre qu’il produit. À l’inverse, le minier kazakh ENRC, Mawson West et Tiger ressources devraient être durement touchés par la mesure. ENRC, qui exporte en Zambie du concentré de cuivre pour y être transformé, développe actuellement une nouvelle mine qui produira 40 000 tonnes de concentré de cuivre cette année.