Dans la capitale de l’est du Congo, les rebelles du M23 ont contraint les forces gouvernementales à rendre les armes.
Une pile de mitraillettes et de munitions s’accumule au bas de la tribune, au fur et à mesure que les policiers et les soldats de l’armée gouvernementale remettent leurs armes aux rebelles du M23. Au total, plus de 2100 soldats et 700 policiers rejoignent, les uns après les autres, le groupe armé ce mercredi matin, obéissant à un ultimatum lancé par le porte-parole des rebelles sur les ondes de la radio nationale congolaise.
«Les hommes déposent les armes, ce n’est pas facile. Mais nous sommes la police, notre travail est de protéger les gens et leurs biens, quelle que soit la situation», explique Jean-Gabriel Musafari, le porte-parole de la police nationale au Nord-Kivu.
L’ambiance est mi-figue, mi-raisin. Certains soldats échangent des poignées de main chaleureuses avec les rebelles qu’ils connaissent bien pour avoir servi à leurs côtés des années durant dans les rangs de l’armée nationale. D’autres ajoutent leurs armes maladroitement au tas, ne sachant pas tellement quelle attitude adoptée. «De toute façon, nous n’avons pas le choix», admet un policier, sous couvert d’anonymat par peur de représailles.
La foule amassée dans le stade de Goma, où se déroule la cérémonie de démobilisation des forces gouvernementales, se compte en milliers de personnes. Elle est venue écouter le discours du porte-parole du M23, le colonel Vianney Kazarama.
«Goma Jambo!», lance-t-il au public qui répond par des acclamations. «Kabila a failli à sa mission, il ne vous a pas payés, il ne vous a pas donné à manger, c’est pour cela que nous allons le faire partir», dit-il en s’adressant aux soldats, avant de demander à la population si elle veut que Kabila parte. Le «oui» est assourdissant.
Le Figaro