Il n’existe pas un glaucome mais des glaucomes, qui représentent un ensemble de pathologies différentes et multifactorielles caractérisées par une altération des neurones de la rétine et du nerf optique, ou neuropathie optique. Deuxième cause de cécité dans le monde, les glaucomes soulèvent aujourd’hui des défis majeurs en termes de santé publique, d’innovation thérapeutique et de recherche fondamentale. Schématiquement, on distingue le glaucome aigu, qui se manifeste par une augmentation brutale de la pression intra-oculaire et nécessite un traitement médico-chirurgical en urgence, du glaucome primitif à angle ouvert, une maladie chronique qui concerne la majorité des patients glaucomateux dans nos pays.
Dans le cas du glaucome aigu, c’est le blocage mécanique de l’angle formé par la base de l’iris et par la cornée qui est responsable d’une hypertonie oculaire majeure et rapide, lésant ainsi le nerf optique de façon irréversible. Cette pathologie est favorisée par des caractéristiques anatomiques particulières, essentiellement l’étroitesse de cet angle irido-cornéen, qui sont aujourd’hui dépistables grâce des techniques modernes d’imagerie oculaire.
Par opposition, le glaucome primitif à angle ouvert associe une perte chronique des neurones de la rétine et du nerf optique à une élévation progressive de la pression intra-oculaire liée au dysfonctionnement du filtre en charge de la résorption de l’humeur aqueuse: le trabéculum. Globalement, les traitements actuels du glaucome primitif à angle ouvert – collyres, laser ou chirurgie – visent à diminuer la pression intra-oculaire mais ne ciblent pas les mécanismes à l’origine de la dégénérescence rétinienne d’une part, ni de la dégénérescence trabéculaire d’autre part.
Certaines protéines incriminées
Le monde de (…)