On court dans toutes les directions pour se procurer un seul paquet de ciment, la queue est longue dans les stations d’essence, difficile d’obtenir 5 litres de carburant, le comble, la connexion Internet est devenue une denrée rare, le mécontentement est total sur toute la ligne et les consommateurs ne savent plus à quel saint se vouer.
Mais pourtant, tout concourt pour éviter ces genres de désagréments à la population togolaise.
Par exemple, dans un périmètre de moins de 50 km autour de Lomé la capitale, il existe une bonne demi- dizaine de cimenteries qui fonctionnent nuit et jour.
La plupart du ciment produit est destiné à l’exportation en raison du fameux statut de la zone Franche alors que sur place à Lomé, la demande est forte et non satisfaite.
Le phénomène donne lieu à des scènes insolites. Par exemple, lorsqu’un camion passe avec des paquets de ciments, on y constate une file de véhicules et de motos à ses trousses, jusqu’à sa destination.
Certains, les plus nantis bloquent automatiquement toutes les tonnes sur le camion et laissent les petits demandeurs dans la désolation.
La surenchère n’est pas exclue dans ce cas. Le ciment qui devrait être vendu à 4000 FCFA est finalement vendu à 5000 et plus.
Les plaintes se multiplient.
Du côté du carburant, le gouvernement a procédé à une baisse négligeable du prix de carburant. Pour permettre aux pétroliers de vider leurs stocks avant cette réduction, l’annonce a été faite plus de 72 h avant.
Les nouveaux prix sont rentrés en vigueur lundi dernier face à l’expiration des stocks. Alors que les augmentations successives qui se sont opérées sur les produits pétroliers ont été annoncées que la veille, tard dans la nuit.
Les queues longues s’observent au niveau des stations d’essence surtout que le commerce du carburant vendu par les jeunes aux abords des rues est sévèrement combattu.
Difficile donc d’avoir facilement du carburant en ces temps-ci au Togo et surtout Lomé la capitale.
L’autre calvaire infligé aux togolais en ces périodes de fin d’année est la lenteur ou l’absence totale de la connexion Internet.
Tous les réseaux de téléphonie sont unanimes à reconnaître la défaillance en matière de connexion Internet.
Là également, le Togo a des potentialités avec la fibre optique qui passe dans ses océans et qui alimente curieusement les pays de l’hinterland, laissant le Togo à la traîne.
C’est dans la foulée de ce cafouillage que le gouvernement ressasse comme d’habitude l’arrivée d’un troisième opérateur mobile comme si l’arrivée de celui-ci va permettre d’améliorer de façon magique le réseau Internet.
Le développement d’un pays passe obligatoirement par les trois secteurs : les bâtiments, le carburant et la télécommunication. Si en une même période, un pays connaît toutes ces tares, alors il se pose un problème de vision et de planification.
Le développement n’est donc pas au rendez-vous.
Carlos KETOHOU