On a beau être fort, puissant et riche, la limite de la maladie et de la mort rend l’homme vulnérable et le met en cause face à sa condition humaine. Le Togo traverse une période tourmentée de son histoire, une curieuse période qui semble annoncer les couleurs d’une situation imprévisible. Des dirigeants tombent malades en série laissant une grande panique à bord du régime de Faure Gnassingbé. Nul n’est à présent à l’abri de cette plaie qui frappe nos dirigeants ; ils se les posent, des questions… et prennent panique face à la réelle menace… à qui le tour ?
Lorsque l’accident de circulation du permanent transfuge politique Dahuku Péré coïncidait avec l’attaque cérébrale d’Angèle Aguigah, les autorités togolaises ne semblaient pas percevoir la menace de la réalisation d’une prophétie qui continuait à distraire l’opinion politique. Mais aujourd’hui, l’ironie semble laisser place à la panique à la suite des suivantes difficultés de santé de nos dirigeants. Ils sont tous devenus superstitieux et soupçonnent tout moindre malaise qui pourrait s’aggraver et s’ajouter à la liste qui s’allonge. Entre la probabilité d’une coïncidence fortuite et l’assurance d’une punition divine, règne la perplexité même s’il est normal que tout être humain tombe malade et soit dans la même situation que nos autorités, il y a lieu de comprendre le hasard de l’accumulation de ces maux, puisque le pouvoir avec ses privilèges et ses délices attire toujours des bobos qui sont pas nécessairement des flagelles divines qui fouettent la témérité des dirigeants togolais. Mais à voir l’évolution constante de la situation, il faut revenir sur les antécédents et les maux dont souffrent nos dirigeants.
Angèle Aguigah et la crise d’AVC
C’est la présidence de la CENI, la dernière commission électorale nationale indépendante, celle qui a forcé l’organisation des élections dont les résultats restent mitigés, avec la majorité écrasante des députés du pouvoir UNIR à l’assemblée. Elle traîne depuis plus de trois semaines déjà, un AVC, un accident vasculaire cérébral. Un accident vasculaire cérébral est une affection qui survient dans les suites d’un problème au niveau des artères du cerveau.
Deux types d’AVC se distinguent : dans l’AVC ischémique, une artère est bouchée très fréquemment à cause d’un caillot de sang, alors que dans l’AVC hémorragique, il y a rupture de l’artère et l’hypertension artérielle en est la cause la plus fréquente.
Les symptômes de l’AVC sont représentés par des signes neurologiques d’apparition brutale tels que des troubles des mouvements ou des paralysies ne touchant qu’un côté du corps, une déformation soudaine de la bouche avec difficulté à parler. En présence d’une suspicion d’AVC, une prise en charge médicale avec un examen d’imagerie cérébrale, scanner ou IRM, doit être rapidement mise en place.
La présidente de la CENI a donc été victime de cette attaque qui lui paralyse actuellement une partie du corps. Ce fut le tollé lorsque les togolais ont appris la nouvelle de la maladie que les autorités tentaient d’étouffer. Mais avec son admission à la clinique, il est difficile de maintenir encore du secret autour de cette maladie.
Le Premier Ministre Ahoomey Zunu
Beaucoup de ceux qui connaissent l’actuel Premier Ministre togolais ont été surpris que le Chef de l’Etat le reconduise malgré la détérioration de son état de santé après son premier passage à la tête de la Primature. C’était, d’après l’entourage de Faure, faute de mieux. Les uns et les autres ayant fortement déçu le président qui n’avait plus d’homme de confiance. Donc, valait-il mieux de maintenir Ahoomey Zunu pour subir la fronde des enseignants et de l’opposition en attendant qu’il cherche son oiseau rare. Des stupidités pour ceux qui connaissent le Togo qui est bourré de personnalités compétentes qui justement ne semblent combler les souhaits du jeune monarque qui cultive inlassablement la médiocrité et le copinage au sommet de l’Etat. Bref, Ahoomey Zunu ne répondait pas, en tout cas dans la situation politique actuelle, tant sur le plan physique que professionnel. Il a réussi à faire l’unanimité contre lui dans le pays, devenant du coup le Premier Ministre togolais le plus contesté. Presse, opposition, partenaires étrangers notamment la France, opérateurs économique, cadres du parti au pouvoir et même les membres de sa propre famille ne le digèrent. C’est pourquoi, ce fut la plus grande déception politique lorsque les populations ont appris qu’Ahoomey Zunu a été reconduit. Et quelques semaines plus tard, le voici cloué au lit, à des milliers de kilomètres de son fauteuil, incapable de faire exprimer ses airs de suffisance, réduit au simple mortel, qu’est l’homme.
Arthème a été officiellement admis à l’hôpital en France pour une inflammation du péritoine, cette membrane séreuse qui revêt intérieurement la cavité abdominale. La complication est dénommée péritonite et oblige une intervention chirurgicale dans les trois heures à suivre. Il est vrai, les dirigeants du pays n’ont pas eu le temps, gouvernance hasardeuse oblige, d’équiper les hôpitaux pour ces interventions bénignes. Ahoomey a évacué Zunu a été donc évacué sur Paris après avoir passé plus de 6 heures dans l’avion. L’opération, selon la logique officielle qui s’est bien déroulée devrait autoriser le PM togolais à se rétablir. Mais point n’est question. C’est la complication au sens vrai. C’est finalement à l’hôpital américain de Paris qu’il a été transféré. Plusieurs versions entourent la santé du Premier ministre. Bien avant sa nomination, les rumeurs couraient sur une infection au VIH/SIDA qu’il traîne à traiter. Pas de panique, le VIH Sida est aujourd’hui une maladie comme les autres et n’est pas un péché comme on a tenté au début de le faire comprendre. Ce qui est vrai, c’est que le traitement aux antibiotiques comme les antirétroviraux provoque la résistance à d’autres produits. Selon des médecins qui ont suivi le cas particulier du Premier ministre, il s’est agi des complications après l’intervention, l’organisme n’assimilant pas le traitement spécifique à la péritonite. L’autre version abondamment relayée est celle d’un empoisonnement dont a victime le Premier Ministre. Thèse non officielle qui ne puisse pas obliger de notre part des commentaires, mais si elle est avérée, cela compliquerait hautement le rétablissement dans la mesure où le principe actif toxicologique contenu dans une formule d’empoisonnement se diffuser rapidement dans l’organisme. La décontamination est complexe avec un lavage gastrique avec une stabilisation systématique de la tension artérielle. Tout ceci est compliqué.
Aujourd’hui, il y a de plus en plus d’inquiétudes sur la santé du Premier ministre togolais. Son attitude peu courtois, ajoutée au fait qu’il sert un régime décrié ne lui fait pas bénéficier suffisamment de soutien de la part de la population en général. Cette population qui est infectée déjà par le syndrome du Pasteur Isaïe qui croit dur que les cas de maladie en cascade ne sont que des conséquences des « péchés » commis par les dirigeants qui provoquent la colère divine. Le fait est réel, la maladie frappe à la porte de nos autorités qui sont de plus en plus inquiètes face à la réalité des prophéties et à leurs réalisations.
Ailleurs c’est le cas de Dahuku Péré, le président de cet autre parti politique dénommé Alliance qui a opté pour se présenter aux élections législatives dernières sous les couleurs du parti UNIR, au pouvoir. Il a été victime d’un grave accident de circulation qui le cloue désormais aux béquilles, en attendant les lendemains meilleurs.
Fogan ADEGNON lui aussi évacué
On en était à la situation du PM lorsque brusquement le contre amiral Fogan ADEGNON, l’homme à plusieurs casquettes, allant de la Direction Générale du Port autonome de Lomé, à la mairie de Lomé en passant par la présidence du Conseil d’administration de plus de 5 sociétés et structures d’Etat. Après avoir tenté vainement de camoufler son mal en tentant de se faire traiter discrètement au CHU Tokoin, il a fini par rejoindre Ahoomey Zunu en France pour se donner raison d’un traitement adéquat. En sa qualité de PCA du CHU de Lomé, il n’a jamais réussi à sortir cette haute structure de l’État de son état de mouroir. Lui, d’après les médecins traine plusieurs maux qui l’obligent les va-et-vient dans les hôpitaux et la dépendance active aux antibiotiques, anti inflammatoire, antalgiques et dépresseurs.
Ils sont tous malades…
La question de santé de nos dirigeants relève la plupart des cas de secret-défense. C’est la première fois que publiquement la question de l’évacuation d’une autorité politique comme le Premier Ministre a été officiellement annoncée. De lourds soupçons pèsent sur plusieurs dirigeants ; VIH/Sida, diabète, tension artérielle, prostate, épilepsie, troubles cardiaques, Parkinson, etc. sont souvent attribués à nos dirigeants qui se font traiter dans la discrétion la plus absolue. Maintenant que la nature a décidé de lever le voile sur les différents cas qui se succèdent à la ribambelle, c’est la panique à bord du régime.
On adopte désormais des mesures préventives, tant sur le plan médicale que spirituel. Mais l’essentiel est d’abord d’étouffer toute velléité de crise et de malaise qui surviennent, histoire de ne pas donner raison à l’autre Pasteur qui prédit l’apocalypse sur les dirigeants togolais qui ont l’obligation selon de changer, de peur de se voir frapper par la foudre, le feu, la maladie et la mort. Une ère menaçante qui suscite peur et panique au sommet de l’Etat.
Carlos KETOHOU