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PAKISTAN : la gouvernance introuvable du pays des Purs

Des pouvoirs qui s’affrontent, une insécurité chronique, une jeunesse désœuvrée aisément manipulable par l’extrémisme religieux, tel est le tableau inquiétant du Pakistan avant la promesse d’élections générales.

Y a-t-il encore un pilote dans l’avion Pakistan? Le pays des Purs est théoriquement une démocratie parlementaire. Mais les trois pouvoirs chers à Montesquieu, au lieu de s’épauler, ne cessent de s’y confronter. Pour la deuxième fois en moins d’un an, la Cour suprême vient de demander la tête du premier ministre. L’institution judiciaire la plus élevée du Pakistan a «ordonné» l’arrestation du chef du gouvernement, Raja Pervez Ashraf, qu’elle accuse d’avoir touché des pots-de-vin, sur des contrats de fourniture d’électricité, lorsqu’il était ministre de l’Énergie.

La corruption est devenue le premier thème de débat politique au pays des Purs. Il y a sept mois, le premier ministre Gilani avait préféré démissionner plutôt que de se plier à l’ordre de la Cour suprême de rouvrir une enquête sur les comptes en Suisse du président pakistanais Zardari. Depuis trois jours, des dizaines de milliers de manifestants mobilisés par le religieux pakistano-canadien Tahir ul-Qadri campent à Islamabad sur une avenue menant au Parlement, demandant la démission du gouvernement et la tenue d’élections immédiates. Les sectateurs de cette nouvelle star de la politique pakistanaise n’ont que le mot d’ordre «tuer la corruption» à la bouche, mais personne ne sait qui finance les campagnes de spots télévisés de M. Qadri.

Cacophonie politique

Le premier ministre Ashraf a fait dire qu’il avait bien l’intention de rester en place et que la Cour suprême avait ouvertement violé le principe de séparation des pouvoirs. Par ailleurs, l’opposant Imran Khan, très populaire pour avoir été le capitaine de l’équipe nationale de cricket ayant remporté la Coupe du monde en 1992, a demandé, lui, la démission immédiate du président, qui est le veuf de la célèbre Benazir Bhutto, (…)

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