Nous avions un chauffeur de luxe, plaisantait Pierre au téléphone au retour de cette visite pittoresque. C’était vendredi que notre équipe à bord de la 4X4 Prado, matos au point s’était engagé pour satisfaire la curiosité de ce qui se passe exactement à Pagala depuis plus d’un an que le site du marbre a été inaugurée par le Chef de l’Etat.
Près de 250 kilomètre de Lomé, Pagala se situe à 37 km sur la tangente de ce petit village de la nationale N°1 nommé Langabou. Notre chauffeur de luxe était un patron des lieux, le Directeur des travaux. Jean Marc, dans son aisance et sa sérénité sur le volant maitrisait cette voie qu’il a pratiquée des centaines de fois. Après environ 20 minutes au départ de Langabou, nous sommes tombés sur la plaque annonçant la carrière. Barricades levées, nous voici au chœur de cette carrière. De grandes machines étaient à pied d’œuvre sur le chantier qui, pour avoir une idée générale est composée de l’unité de concassage, celle de la coupure des grands panneaux de marbre, celle de l’exposition des blocs, des bureaux et logements de certains ouvriers et un jardin maraîcher pour consommer du bio.
Un forage d’eau est construit pour assurer la sécurité en eau potable des employés et une centrale électrique en cours de construction pour compléter les besoins en électricité. La zone desservie en réseau téléphonique et télévisuelle va se voir doter d’une antenne, selon le Directeur des travaux pour assurer la communication et l’accès aux mass médias.
Sur place donc sur la carrière, on pouvait vivre la réalité de ce marbre, une richesse togolaise qui est laissée à l’abandon depuis plusieurs années et qui a retrouvé ses lettres de noblesse. Le site exploité s’étend sur 12 kilomètres carrés mais seul et depuis 2012, 2 km2 sont exploités mais avec des milliers de blocs enregistrés et exportés.
Le marbre de Pagala est exploitable à l’infini. 200 mètres de profondeur, le Togo en a pour une exploitation régulière de plus de 100 ans.
C’est pourquoi, le Groupe DENNIS n’a pas hésité à y mettre 100 milliards de FCFA dont 20 pour la construction et la réhabilitation des usines et la réouverture des 4 premières carrières pour mettre cette mine au service de l’économie togolaise balbutiante. Jean Marc nous a donné des détails sur les travaux effectués par une bonne centaine d’ouvriers et de cadres togolais et espagnols, spécialistes héréditaire du travail de marbre. Sur place, étaient positionnés 3000 blocs qui s’apprêtent à être transpostés par les camions et les remorques, destination, Chine et Espagne et USA.
Des clients du Ghana s’en procurent également pour d’autres besoins, en construction.
Le marbre d’après nos informations sert dans la construction, le cosmétique et la pharmacie, c’est pourquoi, le Togo à de bonnes chances d’exporter son produit.
Déjà à l’inauguration, le Directeur Général du Groupe, le sieur Hélios Rodriguez a promis engagé 3.500 employés d’ici 2015 : « Pomar s’allie aux objectifs de développement nationaux et souhaite apporter sa pierre de marbre à l’édifice d’une coalition togolaise en faveur de l’emploi des jeunes et de la réduction visible de la fracture sociale » avait-t- il déclaré en mai 2012. La visite du chantier a duré une trentaine de minutes avant que notre équipe guidée ne s’engage sur le chemin retour. Un chemin qui nous a fait parcourir certaines actions du groupe, notamment le financement d’un pont qui relie une partie du village de Pagala gare.
C’est la promesse des responsables du groupe de créer une fondation pour réaliser des projets sociocommunautaires. Déjà, la réhabilitation du dispensaire de Djangbassou est un bon point de départ pour la tenue des promesses faites il y a un an devant les autorités togolaises.
On annonce l’installation de nouvelles carrières de Nangbéto jusqu’à la lisière de Tohoun où de nouveaux gisements ont été découverts.
Carlos KETOHOU