Beaucoup d’observateurs qui avaient eu l’annonce de la création du parti par Agbéyomé Kodjo Messan ont été déçus à l’arrivée de sa dénomination OBUTS, entendez Organisation pour Bâtir dans l’Unité un Togo Solidaire.
En analysant ce titre, on a l’impression d’avoir affaire à un exercice de bricolage destiné à n’obtenir que le sigle OBUTS. Plus loin, le symbole adopté par le parti est tout aussi distrayant que le sigle : un ballon rond qui se trouve être tout aussi une partie de jeu contrastant radicalement avec l’objet du parti qui est bien forcément la politique.
Cela n’a manqué d’influencer le parti qui a subi des soubresauts depuis sa création. Agenda judiciaire, mutations d’obédience, retournements spectaculaires, Agbéyomé Kodjo a été à cheval entre la gauche critique et la droite critiquée.
L’instabilité et l’imprécision ont ôté à ce parti toute crédibilité digne d’une organisation politique. Face à la crise de position, OBUTS s’est réuni en convention pour muter la dénomination. On dira désormais MPDD, Mouvement Patriotique pour la Démocratie et le Développement qui se veut un creuset national pour réaliser le changement. Ainsi l’organisation politique vient de se métamorphoser en Mouvement….
Au Togo, chacun a sa lecture du changement. Pour les uns il s’agit de déguerpir le pouvoir en place et instaurer un nouveau système plus civilisé et attentionné au peuple. C’est l’opposition radicale. Pour les autres, il faut laisser le pouvoir en placer continuer à sombrer le pays avec Faure Gnassingbé qui a totalisé 52 ans au pouvoir avec son père. Ce sont les partisans du pouvoir. OBUTS/MPDD a fréquenté les deux écoles de façon alternative. Premier ministre d’Eyadéma, il a claqué la porte pour se retrouver aux côtés de l’opposition dans un engagement acerbe et draconien, mais pour quelques temps. Après, face aux fléaux économique et financier, Agbéyomé a de nouveau baisser l’échine pour se ranger du côté du pouvoir en multipliant des critiques contre ses amis d’il y a quelques temps. Ce fut la face B.
Finalement, Agbéyomé Kodjo a perdu la confiance et, au niveau de l’opposition, et au niveau du pouvoir pour rentrer dans un exercice de zézaiement qui stabilise difficilement l’homme et son parti.
Pourtant, l’ancien premier ministre du Togo, président de l’Assemblée national et Directeur général du port sous Eyadéma ne manque par de compétences et de talents. Son excellence dans la pratique économique, financière et politique devrait le mettre au dessus de cette instabilité régulière.
Vivement que le changement de titre permette à l’homme de Tokpli de dire à ses militants exactement ce qu’il veut et où il va et comprendre pour sa gouverne que la politique, ce n’est pas un jeu d’enfants.
Alfredo Philomena
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