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Obligation de renouveler la classe politique

(independantexpress.net)

L’élection présidentielle du 22 février s’est déroulée dans une atmosphère plutôt paisible à travers le Togo. Après l’euphorie de certains candidats et les incertitudes, vient le moment de vérité. Et sans surprise, le candidat du parti UNIR, au pouvoir depuis quinze ans (15) ans, est déjà réélu avec un score fleuve de 72,36% selon les résultats provisoires de la CENI.

Si la victoire du parti au pouvoir était prévisible, un tel score fait probablement l’objet d’une controverse. Cependant, concentrons-nous sur les implications de cette élection présidentielle et les bouleversements significatifs de la classe politique; un changement qui touche à la fois les partis d’opposition et le parti au pouvoir.

 

Un renouvellement de la classe politique est imminent.

Il faut reconnaître qu’à la suite de cette élection, le parti de l’ANC, qui avait jusque-là une majorité dans l’opposition et qui avait un pouvoir d’action remarquable, s’est retrouvé affaibli, avec un score hors de portée.

Le Dynamic Kpodzro a évidemment eu ses effets, même si ce n’était pas l’effet désiré.

Le grand perdant de l’histoire : Jean Pierre Fabre qui termine avec 4,35% des voix.

Épuisé par les protestations inefficaces et les exigences habituelles à la fin de chaque élection, l’électorat de l’adversaire historique s’est tourné vers une autre alternative qui semblait être la bonne. Cet échec sera sans doute le revers monumental qui marquera la fin de la carrière politique de cet homme qui restera sans aucun doute l’opposant serein de ce régime.

La base de l’électorat s’est probablement effondrée et les militants, dispersés partout, à la merci de tout le courant. C’est donc aussi un grand échec pour l’ANC, qui aura du mal à remobiliser ses partisans pour toute élection. L’image de ce parti dans cinq (5) ans sera probablement comparable à celle de l’UFC d’aujourd’hui.

Pire encore, le parti n’a pas réussi à faire preuve d’innovation en attribuant des responsabilités aux jeunes à la prochaine génération. Les dirigeants de ce parti, épuisés par la longue lutte et visiblement affaiblis par l’âge ne sont certainement pas en mesure de prendre le relais. L’avenir est donc totalement incertain.

Quant à l’initiative de Mgr Kpodzro Fanoko, l’aventure a été épuisante et elle est sans lendemain. La désillusion est au rendez-vous pour ceux qui y ont cru.

Avec un score de 18,37%, Agbéyomé Kodjo du MPDD peut se réjouir d’avoir tenté son tir. L’implosion des militants de l’ANC a peut-être travaillé en sa faveur; il a été en mesure de grignoter sur les voix de gauche à droite. La suite promet d’être encore plus utopique car il est difficile d’imaginer que ces vieillards, épuisés par la bataille, peuvent trouver l’énergie de poursuivre cette bataille pour les cinq prochaines années.

Agbéyomé Kodjo et sa horde de soutien sont confrontés au fait accompli. Quel est le résultat pour Pierre Ekué Kpodar, Brigitte Adjamagbo-Johnson et pour toute la troupe qui a rejoint cette initiative ? Seul l’avenir le dira. Pour l’instant, la protestation lancée par Agbéyomé Kodjo ne prend évidemment pas et ils ont peu de marge de manœuvre.

En ce qui concerne le parti UNIR, malgré les revers et les pratiques antidémocratiques dénoncées des deux côtés, ils ont probablement trouvé la formule idéale pour survivre et préserver l’électorat d’une désertion probable.

Il y a de plus en plus de jeunes dynamiques et compétents au sein de ce parti, quoi qu’on dise, dans des postes de responsabilité et prêts à prendre la relève au bon moment. Cependant, tout n’est pas gagné pour l’avenir; ils devront encore renoncer à cette image d’héritiers de l’ère Gnassingbé Eyadéma, et cela ne sera pas possible tant que le champion de ce parti viendra de cette famille.

La classe politique actuelle s’écroule;  Agbéyomé Kodjo, Yaovi Agboyibo, Jean Pierre Fabre…, tout le monde a fait de son mieux, mais il est temps de se retirer pour beaucoup d’entre eux. Et c’est une nécessité de préserver leur dignité et de garder leur nom dans l’histoire politique du Togo.

www.independantexpress.net

Eric G.

renouvellement de la classe politique
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