Le président nigérian Goodluck Jonathan paraît de plus en plus fragilisé. Après les multiples défections au sein de son parti, il est confronté à un scandale de corruption sans précédent.
Pour tenter de reprendre la main, Goodluck Jonathan a décidé, le 20 février, de suspendre de ses fonctions, le même Sanudi, dont le mandat devait expirer en juin. Un communiqué publié par la présidence accuse le gouverneur de la CBN de plusieurs imprudences et des manquements en matière de finances. Des allégations contestées par ce dernier qui promet de se battre pour « préserver l’indépendance de l’institution ».
Taire les irrégularités
En attendant, le communiqué de la présidence précise que la suspension est immédiate et que Lamido Sanusi est remplacé au poste de gouverneur de la Banque centrale du Nigeria par Sarah Alade, le plus haut responsable après lui.
« À une année du scrutin présidentiel, Goodluck Jonathan ne pouvait plus tolérer un gouverneur de la CBN qui dénonce les idioties du gouvernement », selon Debo Adeniran, membre de la Coalition contre les dirigeants corrompus, une organisation apolitique à but non lucratif.
De son côté, Shilan Shah, du cabinet de conseil londonien Capital Economics, craint que la personne qui remplace Lamido Sanusi à la tête de la CBN taise de nouvelles irrégularités dans les dépenses de l’État.