Bill Gates craint que les violences contre les campagnes de vaccination, notamment au Nigeria et au Pakistan, n’y retardent l’éradication de la poliomyélite.
Mais le milliardaire américain s’inquiète du nombre de violences contre les campagnes de vaccination, notamment au Nigeria. En février 2013, par exemple, neuf personnes ont été abattues dans deux cliniques de vaccination à Kano, dans le nord du pays.
« La vérité est que la vaccination est là pour aider les enfants. Ceux qui répandent des rumeurs et attaquent les vaccinateurs ne sont ni du côté de la justice, ni de celui de la vérité », a expliqué Bill Gates. Déjà en 2004, deux États du nord du Nigeria refusaient de laisser les autorités sanitaires vacciner les enfants. Un boycott engagé par les responsables religieux musulmans de Kano et Zamfara, dont une équipe de scientifiques avait trouvé des agents suspects dans les vaccins examinés l’année précédente.
Le souvenir de l’affaire Pfizer
Il faut dire qu’en 1996, la société américaine Pfizer avait été accusée d’avoir administré à des enfants un médicament qui n’avait pas été testé, pour combattre une épidémie de méningite dans l’état de Kano. Une dizaine d’enfants étaient morts, et deux cents autres avaient souffert de grave lésions cérébrales les laissant handicapés.
Avec le choléra, la méningite, le paludisme et le sida, la poliomyélite faisait encore partie des cinq maladies encore omniprésentes au Nigeria il y a quelques années. En 2013, 51 cas seulement ont été décelés sur l’ensemble du territoire.
Ces vagues de violences visant les équipes médicales touchent également le Pakistan, où d’après le milliardaire américain « la violence est vicieuse. (…) Il se peut que nous prenions un ou deux ans de retard si nous n’arrivons pas à résoudre (ce problème). » Comme en écho à ces déclarations, trois vaccinateurs contre la polio ont été tués mardi à Karachi, la mégalopole du sud du pays.
(Avec AFP)