Les autorités burkinabè ont averti dès mercredi soir leurs homologues nigériennes de la présence sur leur territoire du président du Parlement du Niger. Jeudi matin, le secrétaire général du gouvernement nigérien a confirmé cette information à RFI – confirmation qui est également venue de l’entourage de Hama Amadou.
Un départ « gênant », pour le gouvernement nigérien
Ce dernier a pris la décision de fuir son pays après que le bureau de l’Assemblée nationale a donné, mercredi, son feu vert à la justice pour le poursuivre dans le cadre d’une affaire de trafic présumé de bébés. Comme les autres époux des femmes écrouées dans ce dossier, Hama Amadou est soupçonné de « complicité de supposition d’enfant » et de « fausse déclaration ». À ce titre, il était probable que le juge ordonne rapidement son arrestation, son immunité ayant par ailleurs été levée par le bureau de l’Assemblée.
Hama Amadou a-t-il craint une arrestation ? Pour Gandou Zakara, le secrétaire général du gouvernement, ce départ au Burkina Faso est en tout cas « gênant » : « L’idéal aurait été, pour un homme politique de cette trempe, de faire face à la justice. Là, c’est comme s’il se reprochait quelque chose. »
Possible mandat d’arrêt international
L’un des avocats de Hama Amadou, maître Mossi, parle « d’acharnement », et indique que ce sont ses proches qui lui ont conseillé de partir afin de fuir une cabale politique.
Comment l’affaire va-t-elle évoluer ? Hama Amadou n’est pas à l’abri d’un mandat d’arrêt international que le juge nigérien pourrait prendre contre lui. Dans ce cas, le Burkina Faso serait dans l’obligation de respecter les accords d’extradition avec le Niger.
D’après les informations de RFI, aucune démarche judiciaire n’a encore été lancée. L’avis de la Cour constitutionnelle sur la légalité du vote du bureau de l’Assemblée nationale est encore attendu.