Pour la deuxième fois hier lundi 11 mai 2020, un soulèvement a eu lieu dans la préfecture de Doufelgou faisant des blessés. La population réclame avec insistance la vérité sur la mort du Lieutenant-Colonel Madjoulba, décès intervenu dans des circonstances obscures dans son bureau.
Le lundi 04 mai 2020, le Lieutenant-colonel Bitala Madjoulba, commandant du 1er bataillon d’intervention rapide (BIR) a été retrouvé mort dans son bureau. Cette annonce a vite fait le tour des médias et suscité de nombreuses réactions. Ce que l’on soupçonnait s’est avéré ; il a été assassiné. Selon les propos du procureur de la République, Essolizam Poyodi, on a extrait une balle de son corps. Raison pour laquelle une enquête a été ouverte.
Mais pour la population de la préfecture de Doufelgou, localité d’origine de Bitala Madjoulba, cette simple déclaration n’est pas suffisante. Il n’est pas question de laisser une fois de plus une affaire de meurtre au sein de l’armée sans suite. Le jeudi 07 mai 2020 déjà, une marche avait démarré de son village natal à Siou vers Doufelgou et les localités proches. Une marée humaine a envahi les rues. C’était spontané au point où les autorités de la localité n’ont pas pu empêcher le rassemblement.
Depuis des décennies, la stabilité du Togo est menacée par de nombreuses manifestations et révoltes pour réclamer une transparence politique et une amélioration des conditions de vie. Les premières manifestations que le pays a connu était essentiellement concentré au grand Lomé. Mais avec le temps, les crises sociales et politiques ont engendré des soulèvements un peu partout dans le pays. Quelques fois à Bafilo, à Mango ou à Sokodé,
La grande manifestation qui a bouleversé récemment le pays est celle de 2017, menée par le leader du PNP, Tikpi Atchadam. Si depuis lors il n’y a pas eu de grande révolte, les tensions n’en demeurent pas moins vives.
Doufelgou et les localités alentours viennent de se joindre au vent de contestation. Ces signaux d’alerte sont la preuve de la détermination de la population à obtenir la vérité sur le meurtre du Colonel, mais aussi des nombreux militaires qui ont été assassinés au cours des années. Plus que jamais, le peuple désir mettre fin à l’impunité au Togo.
Aujourd’hui, Niamtougou est le nouveau symbole de la lutte populaire. Qu’elle ville prendra la relève et que devront nous attendre de cette furie des populations de la préfecture de Doufelgou.
Niamtougou est le chef-lieu de la préfecture de Doufelgou situé à une dizaine de kilomètres de Kara, fief du pouvoir en place. Cette localité regorge elle aussi des cadres du parti au pouvoir. Une contestation naissante du genre n’est pas favorable au système en place déjà ébranlé par des contestations populaires dans les autres préfectures.
Eric G.