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TOGO/MARCHES PUBLICS : DATI KASSA TRAORE MISE EN CAUSE

Photo des travaux

Gagné par Eiffage, le marché de la réhabilitation de la voirie interne du Port de Lomé sera finalement concédé à CECO BTP. Après avoir épuisé 70% du délai imparti, l’entreprise de Constant Amouzou n’a réalisé que le 20ème des travaux pour 30% du budget encaissé. Un scandale qui n’aurait été possible qu’avec la complicité de la directrice nationale de contrôle des marchés publics. Enquête !

Kassa Traoré… Son nom à lui seul évoque une accumulation de malversations et de détournements hors de tout record. Cette femme qui devrait être le rempart contre les fraudes dans les marchés publics en est devenue l’icône. Elle enchaîne, en toute impunité, de multiples scandales au vu et au su d’un gouvernement qui a fait de la corruption son antienne des laudes. Dans ce marché financé par la BOAD (Banque Ouest Africaine de Développement) à 95%, elle a réussi à imposer le prestataire de son choix, CECO BTP, violant en vrac toutes les règles d’appels d’offre et depuis, les travaux sont bloqués.

Un appel d’offre fort manipulé

La pratique veut que la commission interne du Port autonome de Lomé qui s’occupe des marchés publics statue pour déterminer la qualification des entreprises ayant postulé à l’appel d’offre. Cette commission interne est assistée par des experts et son rôle se limite essentiellement à l’évaluation des compétences techniques et humaines, de même que la garantie financière et surtout, la disponibilité du matériel adéquat. Dans le cas d’espèce, la commission s’est faite assistée par l’entreprise allemande INROS LACKNER qui, dès le départ, a exprimé ses réserves à travers divers rapports et comptes rendus de réunion dont nous avons copie. Elle a pris clairement ses distances avec le choix de CECO BTP, un choix qui a été imposé par la Directrice Nationale de Contrôle des Marchés Publics (DNCMP) qui, par courriers interposés dont nous nous sommes procurés copies, a influencé la décision finale de la commission.

Le Directeur Général du Port, le Contre-amiral Fogan Adégnon s’est contenté de subir, transmettant à la commission les remarques faites dans lesdits courriers. Au finish, sans être sur la première liste de sélection, celle des entreprises compétentes qui étaient 4 sur 8 postulants, CECO BTP s’est retrouvé sur la liste. Elle finira par en prendre la tête et à décrocher, contre toute attente le marché. C’est d’ailleurs ce qui justifie que du rapport 1 au rapport 6, de multiples rectifications ont été faites pour qualifier l’entreprise togolaise, non à cause de la préférence nationale mais afin de s’en mettre plein les poches. Au détriment de 4 sociétés plutôt qualifiées notamment EIFFAGE, SOGEA-SATOM, CHABANE et SOMAG.

Faillites techniques

Dans sa première liste de remarque, la fiche de relevé individuelle de la documentation du Pli 1 CECO BTP/WIETC, plusieurs incohérences et irrégularités ont été soulevées. Il s’agit du fait que, bien qu’étant chef de file dans le cadre du regroupement avec WIETC, CECO BTP « n’a pas l’expérience des travaux demandés et en plus ne fournit pas la direction des travaux » selon cette fiche en notre possession qui fait remarquer que le Directeur des travaux est fourni par WIETC qui n’est pourtant pas le chef de file. Ce qui a très vite posé un problème de langue, le Directeur en question ne parlant que chinois.

Dans la proposition technique, une insuffisance notoire notamment par rapport à l’absence de mention « des réseaux eau, assainissement et électricité à réhabiliter, pas d’indication sur essais sur matériaux, aucune indication concrète sur le respect de la réglementation environnementale et sociale (PGES, etc.) ». Une offre qualifiée de « très pauvre » par le service technique de la commission. Cela ne suffira pas pour attirer l’attention de la BOAD ni du gouvernement ni même de la direction générale du Port. Les informations fournies sur le planning et l’organisation des travaux seront critiquées par les experts selon qui, elles sont  « très sommaires » et dépourvues de « points critiques indiqués » et souffrent de manque de détails contrairement au DAO (Dossier d’Appel d’Offre).

CECO BTP peine à s’en sortir

Finalement, CECO BTP aura le marché. Les multiples rapports, chose rare dans une pareille procédure, n’ont pas suffi à susciter la curiosité de la BOAD qui a misé la quasi-totalité du budget, soit exactement 95,72%.

Depuis, l’entreprise CECO BTP qui est déjà au cœur de multiples scandales et qui peine à se relever de ses dérives ne tient plus le coup. Bien qu’elle ait encaissé près de 5 milliards sur une cagnotte globale de 15 milliards et alors que le marché est censé être livré en octobre 2017, il n’est réalisé qu’à 4,5% des travaux.

Une situation qui au finish, a suscité des inquiétudes au niveau de la direction du Port qui craint que la BOAD ait du mal à financer d’autres projets à son bénéfice.

La direction du Port s’en inquiétera dans un courrier adressé à la DNCMP et qui est resté sans réponse. A sept (7) mois de l’échéance, CECO BTP qui accumule des problèmes et autres difficultés sur d’autres chantiers a minimisé les travaux au profit d’autres marchés qu’il essaie de sauver, sans y parvenir.

Dame Kassa Traoré déjà fort critiquée dans plusieurs autres dossiers a de lourdes responsabilités dans les différentes passations des marchés publiques au Togo.

Les plaintes et les dénonciations faites sont souvent restées lettre morte au détriment des plaignants.

Avec cette allure, la corruption dans les attributions et passation des marchés a encore de longs jours au mépris des mesures prises par le pouvoir politique à combattre le mal. Nous avons à notre disposition plusieurs plaintes adressées qui n’ont pas eu de suite. Nous reviendrons sur ces différents dossiers.

L’Indépendant Express et Afrikainter.com

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