Une vaste opération de l’armée française pour traquer les islamistes, entamée à l’aube dimanche au Mali, était en cours lundi et devrait se poursuivre plusieurs jours dans une vallée au nord de la ville de Gao, selon un journaliste de l’AFP qui l’accompagne.
Cette opération baptisée « Gustav », l’une des plus importantes en termes d’effectifs engagés depuis le début du conflit au Mali en janvier, mobilise un millier d’hommes, plusieurs dizaines de blindés, des hélicoptères, de l’artillerie, des drones et de l’aviation, a précisé à la presse le général Bernard Barrera, commandant de la composante terrestre de la force Serval.
Gao, plus grande ville du nord du Mali, située à 1.200 kilomètres de Bamako, était un fief du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), l’un des groupes islamistes armés qui ont occupé le nord du pays l’an dernier avec Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), jusqu’à ce que l’opération militaire franco-africaine lancée le 11 janvier les en déloge en grande partie.
La ville a cependant subi en février des attentats-suicides – les premiers de l’histoire du Mali – et a été le théâtre de violents accrochages entre les forces franco-maliennes et les jihadistes, dont le dernier en date il y a deux semaines a fait sept morts.
Lors de la première journée de l’opération Gustav le long d’un oued (rivière) asséché, aucun combattant jihadiste n’a été découvert et aucun coup de feu tiré, mais les hommes du Génie ont trouvé et neutralisé environ 340 obus et roquettes de gros calibre, sommairement cachés sous des acacias, dans des ravins creusés par l’érosion.
« Nous avons encerclé cette vallée au nord de Gao, dont nous pensons qu’elle sert de base logistique aux groupes jihadistes, et nous avons commencé à la fouiller méthodiquement », a précisé le général, basé à Gao mais qui est venu auprès de ses troupes en hélicoptère dimanche en fin d’après-midi.
Tous les accès à la vallée ont été bouclés et ses crêtes contrôlées à 06H00 (locales et GMT) dimanche. A 08H00 les hommes de la 3e brigade mécanisée, commandés sur le terrain par le colonel Bruno Bert, ont entrepris la fouille d’un bois touffu, où les renseignements militaires estimaient que pouvait être cachée une base jihadiste.
L’opération, dans cette vallée de vingt kilomètres de long sur deux de large, va se poursuivre au cours des prochains jours. Elle va être passée au peigne fin, en collaboration avec des soldats et des gendarmes maliens qui vont pénétrer en premier dans les campements de nomades ou des maisons de terre des habitants.
« C’est le quatrième oued que nous fouillons dans la région de Gao, il y aura sans doute d’autres opérations de ce genre, mais peut-être pas de la même ampleur », a précisé le général Barrera.
Quelque 4.000 soldats français sont actuellement engagés au Mali pour lutter contre les groupes islamistes armés. Mais à compter de fin avril, ils vont entamer leur retrait jusqu’à la fin de l’année. Il n’y en aura alors plus qu’un millier, selon Paris.