Le Premier ministre malien Cheick Modibo Diarra a annoncé ce mardi 11 décembre à la télévision nationale sa démission et celle de son gouvernement. Cette annonce intervient après son arrestation la nuit dernière à son domicile à Bamako. L’ordre en a été donné par le capitaine Amadou Haya Sanogo, ancien chef des auteurs du coup d’Etat de mars dernier. Cheick Modibo Diarra devait venir le 10 décembre à Paris, pour y passer un examen de santé. Il s’est prononcé plusieurs fois en faveur d’une intervention rapide d’une force militaire internationale dans le nord du Mali. Retour sur les circonstances de son arrestation.
Tout a commencé aux alentours de 23h30, heure de Bamako. Le Premier ministre Cheick Modibo Diarra a prévu de prendre l’avion pour Paris pour des soins médicaux, mais il apprend que ses bagages ont été sortis de l’appareil. Peu après, des hommes en armes se présentent au domicile du chef du gouvernement. Un témoin, joint par RFI, raconte qu’ils forcent la porte, et ils expliquent au Premier ministre qu’ils sont venus sur ordre du capitaine Sanogo, l’ancien chef des putschistes qui avait pris le pouvoir à Bamako au début de l’année.
Cheick Modibo Diarra est emmené, entouré d’homme en armes, dans un 4X4, direction le camp de Kati, le quartier général du capitaine Sanogo. Et c’est après un entretien avec lui qu’il enregistre une déclaration diffusée à la télévision malienne. Une déclaration dans laquelle il annonce donc sa démission, il s’excuse auprès des populations pour la crise qui secoue le pays, -le Nord est toujours tenu par les islamistes-, et il souhaite bonne chance à son successeur.
Pas d’explication
Cheick Modibo Diarra ne donne aucune explication à cette démission. On ne sait d’ailleurs pas où il se trouve. Selon ses proches, il n’est pas formellement détenu. Ce qui semble certain, c’est que la carrière politique de cet astrophysicien qui a dirigé plusieurs missions interplanétaires pour la Nasa s’est arrêtée dans un camp militaire à une quinzaine de kilomètres de Bamako.
Rfi