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Mali / Coup d’Etat : IBK ou l’histoire d’une chute….

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Les mouvements socio-politiques qui ont secoué le Mali ces dernières semaines étaient un présage du renversement du pouvoir en place. Le désormais ancien président malien Ibrahim Boubacar Keïta aurait dû s’en douter ; la contestation populaire a pris une toute autre allure et l’oblige à démissionner de ses fonctions. Bien que la mutinerie des forces armées maliennes ait été condamné par de nombreux Etats et des hommes politiques, elle a conduit à ce que désirait tant le peuple malien : la chute d’IBK.

Quelques heures après son arrestation par les mutins, Ibrahim Boubacar Keïta a annoncé sa démission, la dissolution du parlement et celle du gouvernement dans la nuit du mardi au mercredi 19 août 2020. Cette annonce fait suite au coup de force des militaires qui ont fait irruption  dans sa résidence et l’on emmené ainsi que le premier Ministre Boubou Cissé.

«Je voudrais à ce moment précis, tout en remerciant le peuple malien de son accompagnement au long de ces longues années et la chaleur de son affection, vous dire ma décision de quitter mes fonctions, toutes mes fonctions, à partir de ce moment, et avec toutes les conséquences de droit : la dissolution de l’Assemblée nationale et celle du gouvernement », annonçait le président Keïta dans son allocution diffusée par la télévision nationale.

Mardi 18 août, dans l’après-midi, des tirs ont retenti dans la capital et ont alerté les maliens. Des militaires mutins ont décidé de passer à l’action après des semaines et des semaines de manifestation de la population.

La mutinerie qui a débuté dans le camp historique de Kati a signé la fin du règne d’Ibrahim Boubacar Keïta. Après avoir maitrisé ses protecteurs, notamment les Ministre de la sécurité et de la défense ainsi que certains membres de son parti, IBK a été conduit de force dans le camp de Kati au nord de la capitale, et a fini par renoncer à ses fonctions.

Cette situation était bien prévisible ; les résultats définitifs des élections législatives de Mars 2020 qui attribuent plus de place au parti du président IBK que ne le prouvait les dépouillements ont été à l’origine des vagues de révolte qui ont secouées le pays. Cette fraude vivement contestés a conduit plusieurs centaines de jeunes dans les rues. C’était l’injustice de trop, la dernière goutte qui faisait déborder le vase.

Dans de nombreuses villes du pays, les citoyens exprimait l’exaspération nourrie par les innombrables victimes des attaques djihadistes,  des violences inter-communautaires et la frustration face à la corruption et à la gabegie. Une situation face à laquelle l’Etat est resté impuissante depuis des années.

La crise sanitaire qui demande une distanciation sociale n’a pas pu calmer les ardeurs. Les manifestations monstres que le Mali a connues ces dernières semaines sont la preuve du ras-le-bol de la population et du rejet de l’autorité de l’Etat.

La médiation organisé par la CEDEAO pour trouver une porte de sortie à cette crise politique n’a été que pure folklore, l’opposition ayant rejeté fermement les propositions avancées par l’institution. La demande de la classe politique d’opposition et de l’ensemble de la société civile était claire ; ils exigeaient la démission pure et simple du président Boubacar Keïta. Mais clairement, pour IBK, cette solution n’était pas envisageable. Malgré la colère de la rue et les contestations croissantes, le président s’est entêté à conserver son pouvoir.

Visiblement, l’armée estimait que cette révolte avait atteint un point culminant et qu’il fallait prendre en main la situation. Son intervention s’est imposé comme cela a été le cas il y’a de cela huit (08) ans avec le président Amadou Toumani Touré (ATT).

Ce nouveau coup d’Etat que connait le pays est l’aboutissement de la crise déclenché par la population. Renversé par ce coup de force, le président a annoncé lui-même sa démission. C’est donc la fin du pouvoir d’IBK qui dirigeait le pays depuis 2013.

Les condamnations ont certes fusé de partout, mais les militaires tiennent têtes à l’indignation des grandes institutions et des Etats. Ils annoncent d’ailleurs la création du Comité national pour le salut du peuple (CNSP) et appellent  « la société civile et les mouvements socio-politiques » à rejoindre le mouvement.

Selon le porte-parole de ce comité, les mesures seront prises pour une « transition politique civile » devant conduire à des élections générales dans un « délai raisonnable ».

 

Eric GAGLI

 

www.independantexpress.net

 

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