L’ex-président français Nicolas Sarkozy qui avait été le fer de lance de l’intervention de l’Otan en Libye contre le régime de Mouammar Kadhafi, est attendu mardi à Tripoli où il doit rencontrer le Premier ministre Ali Zeidan, selon une source gouvernementale libyenne.
M. Sarkozy devrait effectuer « une visite de quelques heures en Libye où il s’entretiendra avec des membres du gouvernement libyen », a indiqué lundi cette source sous couvert de l’anonymat, sans donner d’autre précision sur le programme de la visite.
Une source du parti de M. Sarkozy, l’UMP, a confirmé lundi soir à l’AFP à Paris ce déplacement sur la journée, indiquant qu’il avait « pour but d’honorer une promesse faite aux autorités libyennes » par Nicolas Sarkozy.
L’ancien président français sera accompagné de son ancien ministre des Affaires étrangères Alain Juppé et d’un autre ancien ministre UMP, Dominique Perben, qui a un rôle de « conseil auprès du gouvernement libyen », selon cette même source, qui n’a pas détaillé leur programme.
Selon le chef du Conseil local de Tripoli, Sadat al-Badri, M. Sarkozy répond à une invitation qui lui avait été adressée par le Conseil en 2012.
« Nous l’avons invité pour pouvoir lui exprimer notre gratitude et notre reconnaissance pour son rôle dans la révolution libyenne », a déclaré M. Badri.
Outre M. Zeidan, l’ancien président français devrait rencontrer le Conseil local de Tripoli ainsi que des représentants du Congrès général national (CGN), la plus haute instance politique du pays, a ajouté M. Badri.
La venue de M. Sarkozy coïncide avec le deuxième anniversaire du lancement des opérations militaires de l’Otan, le 19 mars 2011, quand des avions français avaient bombardé un convoi des forces de régime de Kadhafi qui étaient aux portes de la ville de Benghazi (est), contrôlée alors par les insurgés.
Depuis, M. Sarkozy est considéré comme un « sauveur » par la population de Benghazi, berceau de la révolution libyenne.
Cette opération militaire entrait dans le cadre de la résolution des Nations unies 1973 visant à protéger les civils en Libye, et avait permis de venir à bout du régime de Mouammar Kadhafi tué en octobre 2011 à l’issue d’un conflit de huit mois.
Après son départ de l’Elysée l’an dernier, l’ancien président a quitté la politique.
Une enquête est toutefois en cours en France sur des accusations de financement illicite de la campagne de l’ex-président français en 2007 par le régime de Mouammar Kadhafi.
A huit jours du second tour de l’élection présidentielle de mai 2012, le site d’information Mediapart avait publié un document attribué à un ex-dignitaire libyen, affirmant que Tripoli avait accepté de financer pour « 50 millions d’euros » la campagne de Nicolas Sarkozy lors du précédent scrutin présidentiel de 2007.
L’enquête avait été ouverte après une plainte pour « faux et usage de faux » de l’ancien président contre Mediapart.
AFP