Les locaux d’une télévision privée libyenne à Benghazi ont été saccagés dimanche soir par des dizaines de manifestants qui protestaient contre la couverture du conflit de Bani Walid par cette chaîne.
Les manifestants qui criaient le nom de la tribu des Werfellah, dont le fief est à Bani Walid, ont pris d’assaut les locaux de la télévision Libya Al-Hurra (La Libye libre), saccageant les lieux et mettant le feu dans un bureau. Des membres du personnel, dont au moins un journaliste, ont été agressés, tandis que d’autres ont pu s’enfuir, selon le correspondant de l’AFP. La chaîne a cessé d’émettre peu de temps après.
Les protestataires reprochent notamment à la chaîne d’avoir annoncé la capture de Khamis, un des fils de Mouammar Kadhafi, à Bani Walid, pour justifier selon eux l’attaque lancée par d’anciens rebelles enrôlés par l’armée contre cette ville accusée d’abriter des partisans de l’ancien régime kadhafiste. L’arrestation de Khamis ainsi que celle de l’ex-porte-parole de l’ancien régime, Moussa Ibrahim, avaient été annoncées par les autorités qui s’étaient rétractées par la suite.
« FAUSSES INFORMATIONS »
Des dizaines de manifestants de la ville de Bani Walid avaient manifesté à Tripoli devant le Congrès général national, la plus haute autorité politique du pays, pour dénoncer le bombardement de leur ville et les « fausses informations diffusées par les autorités pour justifier une tuerie à Bani Walid », selon un des manifestants.
Les services de sécurité ont tiré en l’air pour empêcher l’entrée des manifestants dans le bâtiment.
Ces manifestations interviennent après un deuxième jour de combats meurtriers entre les forces pro-gouvernementales et des groupes armés de Bani Walid. Dimanche, des dizaines de voitures transportant des familles quittaient la ville de 100 000 habitants, située à 185 km au sud-est de Tripoli, pour fuir aux violences.
Tripoli estime que Bani Walid est « devenue un abri pour un grand nombre de hors-la-loi hostiles à la révolution », tandis que les habitants de cette oasis accusent des « milices » de la ville voisine de Misrata de manipuler les autorités pour détruire Bani Walid et chasser sa population en raison de rivalités historiques.
Source : Le Monde