Derrière les candidats en lice pour le siège présidentiel le 22 février se trouvaient d’autres hommes et femmes qui ont influencé le choix du candidat ou leur campagne. Ce sont les bras droit des candidats qui sont prêts à tout donner pour leur élection le soir du 22 février. Politiciens ou pas qui peuvent être comparés aux faiseurs de rois.
L’émérite Philippe Fanoko Kpodzro, adepte d’une candidature unique de l’opposition à l’élection présidentielle de 2020, est à l’avant-garde de cette initiative depuis plusieurs mois. Parti des restes de la coalition des quatorze partis politiques d’opposition, il a réussi à unir une partie de la société civile autour de l’idée d’une seule candidature de l’opposition. Après de nombreuses aventures et négociations, c’est sur la personne d’Agbéyomé Messan Kodjo que le choix du prélat a été fait; derrière une vague d’indignation et de protestation.
Néanmoins, le prélat assume son choix, il a certainement voulu faire d’Agbéyomé le futur président du Togo. Et il l’a à peine caché. Pour lui, c’est le président du MPDD qui est le mieux placé pour arracher l’alternance tant espérée par la majorité des Togolais. Il est convaincu que Kodjo Agbéyomé est l’homme pour le travail et ne ménage aucun effort pour le repousser.
Monseigneur Kpodzro a fait une multitude de mesures en faveur d’autres forces démocratiques pour soutenir cette candidature.
Les résultats ont été mitigés parce qu’il a réussi à convaincre certains, mais son idée a également été rejetée par d’autres. Il ne s’est pas arrêté là. Le prélat s’engage résolument à conquérir l’électorat aux côtés de son candidat, que certains n’hésitent pas à appeler le candidat du Saint-Esprit.
Tout au long de la campagne électorale, l’homme de Dieu a été vu malgré son âge très avancé avec Agbéyomé Kodjo, qui se battait pour faire campagne jusque tard dans la nuit. Sur les sites de campagne, il n’hésite pas à parler pour galvaniser la foule. Faisant deux coups d’une pierre, il tente même dans ses discours de campagne de restaurer l’image de Kodjo Agbéyomé avec un sombre passé politique.
De même spirituellement, le prélat est toujours là pour lui. Organisation de la messe, séance de prière, le prélat a tout essayé spirituellement pour son candidat. Le prélat est donc prêt à tout pour faire d’Agbéyomé un roi.
L’histoire politique du Togo, de la sous-région ouest-africaine et même de toute l’Afrique n’a jamais vu un tel engagement de la part d’un prélat au service d’un candidat à la présidence. Monseigneur Kpodzro aura été le premier.
Pour nous, le King’s Maker, c’est le nom qui convient le mieux à Monseigneur Kpodzro. Mais son candidat n’a pas pu monter sur le trône. Il a mordu la poussière comme on dit. 18% contre 72% pour le candidat du parti au pouvoir Faure Gnassingbé.
D’autres candidats ne sont pas non plus exemptés de cette réalité. Quant au candidat Jean Pierre Fabre de l’Alliance nationale pour le changement, c’est le secrétaire national du parti et conseiller spécial Éric Dupuy qui émerge. Il est sur tous les fronts. Où nous devrions normalement voir son président. Il n’hésite pas à se rendre dans les médias pour justifier certains actes de Jean-Pierre Fabre. Il répond si nécessaire aux attaques des autorités togolaises et même de certains dirigeants politiques contre l’ANC ou le président du parti.
Il continue d’affirmer sans équivoque que Jean Pierre Fabre est le mieux placé pour porter le flambeau des partis politiques d’opposition en cas de candidature unique. Il est en tout temps aux côtés de son président à qui il offre ses conseils sur le domaine de la campagne. L’objectif de son engagement est de voir Jean Pierre Fabre porter à la tête du Togo. Mais dans la soirée du 22 février, contre toute attente, l’ancien chef de l’opposition se retrouve avec 4% des voix.
À l’UNIR, un duo composé de M. Bawara Gilbert et Trimua Christian joue le rôle de faiseurs de rois pour le candidat Faure Gnassingbé. C’est l’équipe qui va aux médias pour louer le candidat Faure si ce n’est le record de ses quinze années à la tête du Togo.
Ils défendent leur champion avec leur propre âme au point de s’engager dans des spéculations grossières et fausses. Saler leur réputation pour restaurer l’image de leur messie est une bonne affaire pour eux. Ils soutiennent fièrement que Faure Gnassingbé est le seul homme éclairé capable de diriger le Togo à l’heure actuelle. Ils sont sereins et voient déjà le triomphe de Faure à l’élection présidentielle du 22 février. Et précisément, ce sont eux qui avaient raison à propos de tout le monde. Ils ont élu leur chef avec plus de 72% des voix. Faure Gnassingbé a été élu Président de la République togolaise.
Tout le monde a son faiseur de rois. Mais c’est au peuple de décider en dernier recours.
Le professeur Wolou est accompagné de son épouse pour la campagne. M. Azibli était sur tous les fronts pour vanter les mérites de son mari, qu’elle présente comme celui qui a les compétences nécessaires pour trouver des solutions aux problèmes togolais. L’avocate de profession n’a pas été en mesure d’élire son mari le soir du 22 février, mais elle a joué sa partition pour la campagne; elle est aussi faiseuse de rois.
Amos DAYISSO
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