La vingtième édition de l’Index of Economic Freedom vient de paraître. Le rapport annuel sur l’état de la liberté économique à travers le monde – telle que la définissent le quotidien américain le Wall Street Journal et le think tank The Heritage Foundation qui publient ce classement – dresse un portrait peu reluisant de la situation actuelle de l’Afrique.
Lancé en 1995, cet indice évalue les pays dans quatre domaines : l’État de droit, l’efficacité de la régulation, le poids du gouvernement (limited government) et l’ouverture des marchés. Basé sur leur résultat d’ensemble, chacun des 178 pays classés en 2014 est considéré comme « libre » (score de 80 ou plus), « plutôt libre » (70-79,9), « moyennement libre » (60-69,9), « plutôt peu libre » (50-59,9) ou « répressif » (moins de 50).
Répression
Au 8e rang mondial avec un score de 76,5, Maurice est, selon l’indice, le pays africain où la liberté économique est la plus assurée. Aux antipodes on retrouve le Zimbabwe (35,5), qui a pourtant connu la plus forte performance de l’année (+ 6,9).
Selon l’édition 2014 de ce classement, aucun pays africain n’entre dans la catégorie « libre ». La plupart des pays de la région se placent dans les catégories « très peu libre » ou « répressif ».
Aussi 10 des 27 économies dites « répressives » sont en Afrique subsaharienne. La région a le plus faible score du monde (54,6). La zone Afrique du Nord & Moyen-Orient s’en sort mieux avec une moyenne de 61,5, soit 1,2 point de plus que la moyenne mondiale (60,3).
Paradoxes
Il convient toutefois de noter, malgré le prestige immense dont jouit cet indice, que plusieurs éléments de ce classement paraîtront discutables à bien des observateurs.
Il apparaît ainsi, selon The Heritage Foundation, que l’activité économique est relativement plus libre en Gambie (score : 59,5) qu’au Maroc (58,3), en Côte d’Ivoire (57,7) et au Sénégal (55,4). Inversement, les acteurs économiques bénéficieraient, à en croire l’Index of Economic Freedom, d’un cadre moins libre en Algérie (50,8) qu’en Guinée-Bissau (51,3). Aussi, la liberté économique serait plus forte en Centrafrique (46,7) qu’en Argentine (44,6), à Haïti (48,9) qu’en Angola (47,7).
Source: Jeune Afrique