Le Qatar a porté sa participation dans Total de 3% à 4,8%, a rapporté le site d’information financière WanSquare lundi 10 juin. Il conforte ainsi sa position de deuxième actionnaire du groupe pétrolier français.
Le Qatar affirme sa position en tant qu’actionnaire privilégié. Le petit Émirat du golfe a porté sa participation dans Total de 3% à 4,8%, selon le site d’information financière Wansquare, citant des sources proches du géant pétrolier.
Selon le site, « cette montée en puissance représente un investissement de l’ordre de 1,5 à 1,6 milliard d’euros » pour le pays. Si l’information est confirmée, il conforterait ainsi sa place de deuxième actionnaire de Total derrière le milliardaire belge Albert Frère et augmenterait un peu plus son partenariat avec le géant pétrolier mondial, très présent sur le continent africain. Il y a quelques semaines, Qatar Petroleum avait déjà pris 15% de la filiale d’exploration-production du groupe français au Congo-Brazzaville, et possède depuis plusieurs années des parts dans le permis Taoudenni, en Mauritanie.
Investissements stratégiques
Ces dernières années, le Qatar a tissé une toile d’investissements dans une quarantaine de pays, via différentes sociétés toutes plus ou moins liés à l’Etat : Qatar Investment Authority, Qatari Diar, Qatar Holdings, Qatar Petroleum, Ooredoo…
Le pays le plus riche par habitant a pris des participations dans des domaines très variés allant du sport au luxe. En plus de ses parts dans Total, il possède des intérêts dans Vinci (7 %), Lagardère (12 %), Veolia Environnement (5 %), LVMH 1 %, Vivendi 3 % ainsi que dans le club de football français PSG et dans différents hôtels de luxe.
L’Afrique aussi
L’Afrique est loin d’être en reste dans la politique conquérante du Qatar. Le pays est très présent, via QTel, en Afrique de Nord, notamment dans les secteurs de la téléphonie mobile, avec Nedjma en Algérie et Tunisiana en Tunisie. En janvier 2013, Qatar Steel international et l’Algérie ont signé huit accords et mémorandums de coopération dans la sidérurgie, le transport maritime, et les hydrocarbures.
Fin octobre 2011, QIA, via sa filiale Qatari Diar, s’est engagé à investir 426 millions d’euros dans des projets au Caire et à Charm el-Cheikh, en Égypte. Le reste du continent africain, riches en terres agricoles et en mines, est également au programme qatarien : dès 2008 le Qatar a signé avec le Kenya un accord pour le fermage de 40 000 hectares.
Toutefois, l’émirat est également de plus en plus contesté en raison de sa supposée ingérence politique en Afrique du Nord ainsi qu’au nord du Mali.