NAIROBI, Kenya, 2 mars 2015/African Press Organization (APO)/ — Un nouveau projet panafricain a été lancé afin de renforcer l’immense potentiel du continent pour améliorer le commerce de la pêche. L’Afrique, qui possède d’importantes ressources en poissons grâce à ses océans, fleuves, lacs, plaines alluviales et installations piscicoles, ne représente que 4,9 % du commerce mondial de la pêche. Un commerce plus efficient pourrait améliorer de manière significative le revenu et la nutrition de millions d’Africains, notamment des 12,3 millions qui sont directement employés dans le secteur de la pêche et de l’aquaculture.
Logo: http://www.photos.apo-opa.com/plog-content/images/apo/logos/worldfish.png
Photo: http://www.photos.apo-opa.com/index.php?level=picture&id=1797
Le commerce de la pêche est limité en raison d’un marché et d’une infrastructure commerciale inadaptés ainsi que d’une mauvaise mise en œuvre des politiques. Des frais de transports élevés, des règles commerciales complexes et non alignées ainsi qu’un manque d’informations sur le marché empêchent également l’Afrique d’optimiser les bénéfices sociaux et économiques disponibles.
« Fish Trade for a Better Future » (Le Commerce de la pêche pour un meilleur avenir) (http://www.worldfishcenter.org/content/fish-trade-better-future-program-brochure), un projet financé par la Commission européenne (http://ec.europa.eu/index_en.htm) mis en place par WorldFish (http://www.worldfishcenter.org), le Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD) (http://www.nepad.org) et le Bureau interafricain des ressources animales de l’Union africaine (UA-BIRA) (http://www.au-ibar.org), permettra de renforcer les chaînes de valeur et, en se concentrant sur la durabilité, de donner un meilleur accès aux marchés intra-régionaux et par conséquent d’améliorer la sécurité alimentaire et nutritionnelle et les revenus en Afrique subsaharienne.
Comme l’a déclaré Stephen J. Hall, Directeur général de WorldFish : « L’Afrique a le potentiel pour développer sa pêche et son aquaculture afin de jouer un plus grand rôle dans la promotion de la sécurité alimentaire, l’offre de moyens de subsistance et le soutien de la croissance économique. La consommation par habitant a chuté, malgré l’abondance des ressources aquatiques africaines. Le programme Fish Trade apportera les bases pour accroître de manière solide, productive et durable cette grande ressource disponible sur tout le continent. »
« Nous avons assisté ces dernières années à une augmentation de l’aquaculture », indique Hamady Diop, responsable de programme pour la pêche et l’aquaculture auprès du NEPAD. « Le programme Fish Trade permettra d’apprendre des succès et des échecs du passé. De plus, les gouvernements auront accès aux informations nécessaires pour pouvoir créer les motivations et les infrastructures dont les investisseurs ont besoin pour répondre à la demande locale et pénétrer des marchés d’exportation à plus forte valeur ajoutée. »
Steve Wathome, responsable de programme auprès de la Délégation de l’Union européenne pour l’agriculture et le développement rural au Kenya (Commission européenne), a expliqué que « l’UE est convaincue que le programme Fish Trade contribuera de manière significative au secteur africain de la pêche. Le commerce a été identifié comme l’un des plus grands défis qui affectent la croissance du secteur de la pêche en Afrique. Ces défis sont importants en ce qui concerne le commerce intra-africain et l’accès aux marchés mondiaux. »
« Le commerce joue un rôle majeur dans l’industrie de la pêche en créant des emplois, en approvisionnant en nourriture, en générant des revenus et en contribuant à la croissance et au développement économiques dans plusieurs pays africains », indique Ahmed El Sawalhy, Directeur de l’UA-BIRA. « Le commerce national et intra-régional du poisson (d’eau de mer et d’eaux intérieures) est important et comporte un potentiel considérable pour améliorer l’intégration régionale ainsi que la sécurité alimentaire et nutritionnelle. Cependant, de nombreux États membres de l’UA sont encore confrontés à plusieurs contraintes en ce qui concerne l’amélioration de leur commerce du poisson et de leur secteur marketing. Ce projet permettra d’aligner les politiques à l’échelle du continent et d’ouvrir le commerce de la pêche, ce qui, selon nous, aura un effet important sur la réduction de la pauvreté dans certaines de nos régions les plus pauvres. »
Le programme Fish Trade travaillera selon quatre « axes » pour générer des informations sur la structure, les produits et la valeur du commerce intra-régional de la pêche et sa contribution à la sécurité alimentaire en Afrique subsaharienne. Il préparera des recommandations concernant les politiques, les lignes directrices de certification de la pêche et les normes de qualité et de sécurité, ainsi que la réglementation. Dans un deuxième temps, Fish Trade se concentrera sur le renforcement des capacités commerciales des associations du secteur privé, notamment celles des femmes chargées de la préparation et du commerce des poissons et celles de tous les producteurs aquacoles, afin de leur permettre de mieux exploiter les opportunités commerciales grâce à des petites et moyennes entreprises compétitives.
Enfin, « Fish Trade for a Better Future » soutiendra l’adoption et la mise en œuvre de politiques, procédures de certification de la pêche, normes et réglementations adaptées par les principaux acteurs du commerce intra-régional.
Grâce à ce programme, les gouvernements bénéficieront des capacités nécessaires pour mettre en œuvre le « Cadre politique et la stratégie de réforme de la pêche et de l’aquaculture en Afrique » de l’Union africaine. Ce programme a également été élaboré afin de soutenir le travail des gouvernements dans le cadre de la mise en œuvre de la « Déclaration de Malabo sur une croissance accélérée de l’agriculture et une transformation pour une prospérité partagée et des moyens d’existence améliorés » (Malabo Declaration on Accelerated Agricultural Growth and Transformation for Shared Prosperity And Improved Livelihoods) (http://www.au.int/en/content/malabo-26-27-june-2014-decisions-declarations-and-resolution-assembly-union-twenty-third-ord).
Le commerce de la pêche en chiffres :
• Les poissons contiennent des micronutriments essentiels et des acides gras oméga-3 particulièrement importants en Afrique, où un enfant sur trois présente un retard de croissance lié à la malnutrition. (Environ 40 %.) (http://www.who.int/nutgrowthdb/publications/stunting1990_2020/en)
• La pêche représente à peine plus de la moitié de l’apport en protéines de l’Afrique subsaharienne (http://pubs.worldfishcenter.org/Naga/na_2351.pdf), mais la consommation de poissons par habitant stagne et est aujourd’hui inférieure à la moitié de la moyenne mondiale (http://www.africaprogresspanel.org/wp-content/uploads/2014/05/APP_APR2014_24june.pdf). (REMARQUE : le lien suggère que les poissons fournissent 22 % de l’apport en protéines en Afrique subsaharienne, pas 50 %.)
• Le continent produit 9,9 millions de tonnes de poissons par an, mais sa part ne représente que 4,9 % du commerce mondial de cette denrée précieuse (http://www.infopesca.org/sites/default/files/complemento/actividadesrecientes/adjuntos/1221/Future%20role%20of%20seafood%20in%20global%20food%20security.pdf).
• En 2011, l’Afrique est devenue un importateur net de poissons.
• Sur les 9,9 millions de tonnes de poissons produites en 2010, un tiers provenait de la pêche intérieure et 1,49 million de tonnes provenait de l’aquaculture (pisciculture) (http://www.theguardian.com/global-development-professionals-network/2013/jun/05/aquaculture-africa-fishing-crisis-marine). (REMARQUE : 1,28 million de tonnes.)
• En 2011, la valeur du commerce panafricain de la pêche s’est élevée à 24 milliards USD (http://www.fao.org/3/d1eaa9a1-5a71-4e42-86c0-f2111f07de16/i3720e.pdf), soit 1,25 % du produit intérieur brut de tous les pays africains.
• En Afrique, le secteur de la pêche emploie 12,3 millions de personnes (http://www.fao.org/fishery/nems/40619/en), soit 2 % de la population africaine âgée de 15 à 64 ans. 27 % des personnes employées sont des femmes.
• Le coût de la pêche illégale et non régulée en Afrique est estimé à plus d’1 milliard USD par an (http://theguardianmobile.com/readNewsItem1.php?nid=26178).
Distribué par APO (African Press Organization) pour WorldFish.
Pour plus d’informations ou pour toute demande d’interview :
Contact : Toby Johnson, Responsable des relations avec les médias
Téléphone portable : +60 (0) 175 124 606
E-mail : t.johnson@cgiar.org
Site internet : worldfishcenter.org
Photographies : flickr.com/photos/theworldfishcenter/
À propos de WorldFish
WorldFish (http://www.worldfishcenter.org) est une organisation de recherche internationale à but non lucratif qui mobilise le potentiel de la pêche et de l’aquaculture pour lutter contre la faim et la pauvreté. À l’échelle mondiale, le poisson est la principale source de protéines animales pour plus d’un milliard de personnes. En outre, le nombre de personnes dépendant de la pêche et de l’aquaculture pour leur subsistance s’élève à 800 millions. WorldFish est membre du GCRAI (Groupe consultatif pour la recherche agricole internationale), un partenariat de recherche mondial pour un avenir assurant la sécurité alimentaire.
À propos de l’UA-BIRA
Le Bureau interafricain des ressources animales de l’Union africaine (UA-BIRA) est un bureau technique spécialisé du Département de l’Économie rurale et l’Agriculture de la Commission de l’Union africaine. Le mandat de l’UA-BIRA est de soutenir et de coordonner l’utilisation des cheptels, de la pêche et de la faune sauvage en tant que ressources aussi bien pour le bien-être de l’être humain que pour le développement économique des États membres de l’Union africaine (UA).
À propos du NEPAD
Le Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD) est le bras technique de l’Union africaine chargé de la promotion du cadre stratégique de l’Union africaine pour le développement socioéconomique panafricain. Il constitue aussi bien une vision qu’un cadre d’action pour l’Afrique au 21e siècle. Le NEPAD est une intervention entièrement nouvelle menée par des dirigeants africains afin de relever les défis critiques auxquels le continent est confronté : la pauvreté, le développement et la marginalisation de l’Afrique au niveau international.
À propos du GCRAI
Le GCRAI (http://www.cgiar.org) est un partenariat de recherche mondial pour un avenir assurant la sécurité alimentaire. Ses activités scientifiques sont effectuées dans 15 centres de recherche qui sont membres du consortium du GCRAI, en coopération avec des centaines de partenaires.