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Montée d’adrénaline au sein de la grande muette. Ça tourne au vinaigre entre le Chef de l’Etat Faure Gnassingbé et son ancien Chef d’Etat-major de l’Armée. Depuis quelques heures, l’on assiste à une opération interne d’arrestation, de perquisitions. Au centre de l’intrigue, la mort du Colonel Toussaint Madjoulba. L’étau se resserre sur un réseau, déjà soupçonné. Les complices et les suspects se dénombrent et les jours sont doublement comptés pour le principal suspect. Ça sent le fauve !
Alors que le Chef de l’Etat togolais était en visite ce lundi en Côte d’Ivoire pour l’investiture d’Alassane Ouattara élu pour un troisième mandat, les forces armées togolaises sont secouées par des opérations d’interpellations et de perquisitions tous azimuts. D’après nos informations, 18 personnes environ sont mis sous arrêt, leurs domiciles perquisitionnés. Il s’agit de tous les éléments du BIR pour la plupart présents le 04 mai 2020 jour de l’assassinat du Colonel Madjoulba et d’autres agents fidèles à l’ancien Chef d’Etat-major de l’armée, le Général Kadanga.
Pour l’heure, les perquisitions ont pu donner d’après des sources officieuses, des moyens de communication de ces derniers qui seront étudiés et d’autres éléments dont nous n’avons pu avoir connaissance.
Le Général Kadanga quant à lui est hospitalisé au pavillon militaire. Une Jeep d’escorte avec mitrailleuse au bout monte la garde devant le pavillon. Cette présence est diversement expliquée au sein des FAT. Pour les uns, il s’agit d’une surveillance organisée pour permettre de contrôler le Général quoique très malade. Pour les autres, c’est son privilège d’ancien Chef d’Etat-major qui autorise cette escorte spéciale, jusque sur le lit d’hôpital. Dans tous les cas le malaise est réel, et les prochains jours nous diront sur des lendemains incertains pour le tout puissant général de l’armée togolaise.
Dans notre précédente parution, nous avons essayé d’aborder en filigrane le grand malaise qui indispose les autorités togolaises, le Chef de l’Etat compris, depuis l’assassinat le 4 mai du Colonel Madjoulba, commandant de la Brigade d’Intervention Rapide. Les difficultés d’accès à ces informations très sensibles nous mettent dans une situation de prudence. Seulement, d’après plusieurs sources, toutes les enquêtes, en interne comme à l’extérieur, tous les témoignages et les recoupements, toutes les simulations mettent au centre de l’assassinat un seul homme. Celui qui est en très mauvaise posture aujourd’hui. Seulement, les opérations qui se déroulent en ce moment permettent de maîtriser les vraies motivations de cet acte très risqué qui fait couler beaucoup d’encre et de salive, et de savoir les acteurs du complot.
Pour être encore plus clair par rapport à notre précédente parution, l’investiture dans la contestation électorale de Faure Gnassingbé après l’élection présidentielle du 22 février avait été très tendue. D’après nos enquêtes, un groupe d’officiers aux ordres d’un Général avait tenté de faire annuler l’investiture ce jour. Histoire d’ajouter aux contestations de l’opposition une vacance de pouvoir qui donnait droit à toute possibilité de prise de pouvoir. L’officier Madjoulba qui ne savait pas si c’était un complot pour le mettre en difficulté face à sa responsabilité ou une réalité qui allait dans tous les cas l’éclabousser a réussi à rapporter l’information à qui de droit. Les renseignements lui ayant donné raison avec des éléments tangibles de preuves auraient rassuré le Chef de l’Etat qu’il existerait vraiment un complot.
Du coup, au lieu de l’après-midi, l’investiture est ramenée dans la matinée du 4 mai 2020 aux bons soins d’un ancien Ministre tombé en disgrâce qui reprend le poil de la bête. C’est lui qui a dans une organisation rapide et exceptionnelle monté l’investiture dans la matinée avec la dextérité des invitations triées et d’un protocole très efficace.
La première partie du complot a été déjouée. L’investiture a eu lieu dans la matinée, la peur au ventre puisque le spectre du complot pesait à chaque minute sur la salle.
Maintenant, les choses se sont précisées dans les faits et gestes des personnes soupçonnées par ce complot. D’après nos informations, le chef de l’Etat avait encore rendez-vous avec le Colonel Madjoulba. D’aucuns pensent qu’avec l’allure que prenait la situation il était fort probable qu’il soit nommé Chef d’Etat-major général de l’armée pour mieux affronter les rebelles.
Ses assassins ou son assassin, c’est selon, ont ou a été plus rapide(s) que lui. Ils sont passés à l’acte et ne l’ont pas loupé. Le colonel du grand gabarit a été abattu froidement d’une balle dans le cou. On l’a découvert baignant dans le sang dans son bureau très tôt le matin.
Le Général Kadanga qu’on avait aperçu dans la foulée dans les locaux avant la mort du Colonel informé, n’a daigné faire le compte rendu au Chef de l’Etat comme cela devrait se passé. Ce n’est que tard, après que Faure Gnassingbé ait été informé par d’autres voies que l’homme a transmis son rapports. Toutes ces indélicatesses ont fait peser davantage le doute sur le Général qui selon une de nos publications qui datait de 4 ans était tenté. Nous l’avions annoncé, le Général Kadanga était trop puissant. Il était le seul Général en fonction et Chef d’Etat-major de surcroit.
La tentation était grande. Le pouvoir militaire entre les mains, la bénédiction de la belle-mère pas forcément d’accord avec le PR en appui, il était tout puissant.
Pour renforcer son hyperpuissance et passer à la phase finale s’il y a en avait une, il a mis sous ses ordres les principales régies financière du Togo en faisant de leurs Directeurs des colonels de l’armée. Cela veut dire que ces civils gradés militaires devraient obéir aux règles et à la discipline de l’armée dont il était le patron. Il tentait donc d’avoir le contrôle du pouvoir financier sans savoir qu’il était observé de près…. Enfin, on devrait s’y attendre, il a succombé à la tentation et cela risque de lui coûter très cher. Pour défendre son fauteuil, Faure Gnassingbé ne fait pas de cadeau. Fin.
Carlos KETOHOU
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