Les journalistes viennent d’avoir un soutien de poids dans le cadre des séries de manifestations qu’ils organisent pour exiger l’annulation de la nouvelle loi organique renforçant les prérogatives de la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC). Il s’agit de celui de la Ligue Togolaise des Droits de l’Homme (LTDH). Dans un communiqué rendu public mardi, cette organisation de défense des droits de l’homme désapprouve entièrement les nouvelles dispositions tant décriées.
Pour la LTDH, les raisons ayant conduit à cette « forfaiture » restent tout aussi « infondées qu’inadmissibles », car, estime-t-elle, « la liberté journalistique comprend aussi le recours possible à une certaine dose d’exagération, voir même de provocation ».
tout en rappelant que la garantie de la liberté d’expression et de presse est le critère le plus sûr auquel on reconnaît une société démocratique, la LTDH invite le Chef de l’Etat à user de ses prérogatives constitutionnelles en vue de procéder à une relecture de cette Loi. Dans cette même logique, l’organisation de Raphael Kpandé-Adzaré demande à la Cour Constitutionnelle de la regarder comme telle en la déclarant contraire à la Constitution, au risque de se rendre complice « du triste sort d’un peuple obligé de la fermer pour pouvoir manger et pour éviter les représailles d’une dictature des plus dangereuses : silence, on développe ».
Par ailleurs, la LTDH invite tous ses militants, sympathisants, ainsi que tous les citoyens épris du respect des Droits de l’Homme, des libertés et des valeurs démocratiques à se mobiliser aux côtés des organisations de presse afin de mettre fin à l’embrigadement d’une liberté chèrement conquise par le peuple togolais.
Le mardi 19 février 2013, au cours de sa 4ème Session extraordinaire, l’Assemblée nationale togolaise a procédé à la modification de certaines dispositions de la Loi organique numéro 2009-029 du 22 décembre 2009 relative à la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC), malgré le tollé général qu’a suscité l’adoption du Projet de loi y afférant. Les nouvelles dispositions de cette Loi organique notamment les articles 26, 31, 60, 62 et 63 confèrent des pouvoirs discrétionnaires excessifs à la HAAC, la rendant par conséquent à la fois liberticide et anticonstitutionnelle.
Rodolph TOMEGAH