La Grèce n’a pas renoncé à l’éventualité de réclamer à l’Allemagne des réparations pour les crimes nazis, un vieux débat porté par l’opposition et qui a resurgi avec la crise, a déclaré vendredi un ministre adjoint des Affaires étrangères. « La Grèce n’a jamais renoncé au dossier des réparations allemandes », a déclaré le ministre Dimitris Kourkoulas, cité par l’agence Ana (semi-officielle), en réponse à une question d’un parlementaire du parti populiste de droite Grecs indépendants.
Dimitris Kourkoulas a affirmé que le ministre des Affaires étrangères Evangelos Venizélos en avait discuté avec les responsables de la diplomatie allemande Guido Westerwelle, puis son successeur Frank-Walter Steinmeier, lors de leurs visites à Athènes ces derniers mois. Il a également indiqué que le gouvernement attendait sur cette question un avis de la Cour des comptes afin de déterminer sa stratégie. En septembre 2012, la Grèce avait créé, sous l’égide de la Cour des comptes, un « groupe de travail » pour éplucher ses archives en vue de chiffrer le montant des réparations pour crimes nazis qu’elle pourrait réclamer à Berlin.
Une initiative que certains historiens et juristes jugeaient peu susceptible de déboucher sur des avancées concrètes, mais plutôt destinée à passer un message politique à l’opposition gouvernementale ainsi qu’à une Allemagne prise pour responsable des difficultés de la Grèce. Avec la crise, la question des réparations des crimes nazis est régulièrement remise sur la table par les partis d’opposition grecs, dans un pays où l’Allemagne est perçue comme principale inspiratrice de la stricte rigueur imposée au pays depuis trois ans. « La revendication des réparations allemandes n’est en rien liée à la crise ou aux programmes (…)