C’est le très zélé arriviste, Jean-Claude Homawoo, qui a proclamé hier au journal télévisé la composition du nouveau bureau de la CENI. C’est après la prononciation d’un galimatias obscur qu’il annonçait la présidente de la CENI comme étant dame Angèle Aguigah, cette femme du REFAMP qui est rompue à la défense du pouvoir en place.
Dans la foulée, Homawoo lui-même, nouvel épanoui politique, soutien indéfectible des errances de Gilchrist Olympio, qui est le vice-président. D’après cette plaisanterie de très mauvais goût faite aux togolais, le poste de premier rapporteur est réservé pour d’éventuels candidats. Un autre quidam est annoncé comme deuxième rapporteur.
Avec ce bureau, tout est clair que malgré les protestations de l’opposition face à une Commission électorale totalement unilatérale, le pouvoir togolais avance la tête baissée dans l’organisation des élections législatives, alors que de plus en plus, la formule du dialogue semble se préciser au niveau des acteurs de l’opposition.
Mais ce qui est perceptible dans ce nouveau numéro du pouvoir en place est l’annonce d’un nouveau recensement électoral, qui confirme le fait que rien n’est prêt pour aller à des élections paisibles et transparentes. C’est donc pour gagner du temps et mieux s’organiser pour frauder les prochaines élections que le gouvernement pense avec sa CENI qu’une opération de recensement électoral sera organisée et de nouvelles cartes électorales établies.
Entre temps, on pourra trouver une issue aux revendications de l’opposition qui multiplie la pression de la rue, et mieux définir les contours juridiques et stratégiques du nouveau parti UNIR qui a toujours du plomb dans l’aile.
C’est dire qu’à ce jour, aucune date ne peut être fixée pour les élections et l’existence et la survie même de la commission électorale nationale indépendante dans sa forme actuelle n’est pas aux beau fixe.
Le gouvernement a engagé depuis près d’un mois le processus électorale contre les contestations de l’opposition et des populations. Mais il s’obstine par des méthodes brusques et impopulaires à avancer sans tenir compte de son opposition. A cette allure, on court toujours le risque des élections violentes au Togo.